Trio de banlieue parisienne, Gurl sort avec Garden party son premier EP. Il joue garage, parfois surf, se réclame de la nouvelle scène australienne (Skegss) mais aussi de groupes comme les Black Lips, Dinosaur Jr (ph yeah!) ou encore Buzzcocks. En sept titres, Gurl étale son savoir-faire, se montre gicleur et jouisseur, un rapide Friends en ouverture et dans sa cartouchière. Jeune, donc fougueux, il se fait parfois grungy dans les vocaux. Il n’omet pas les mélodies, ces dernières se placent dans un flux instrumental soutenu. Sik, second de la poignée de morceaux offerts, s’inscrit dans une veine punk-rock forte de motifs notables et de « la la la » caractéristiques du genre. Hey Gurl? (interlude) assure la transition, acoustique, lo-fi. Puis Shiva, de riffs perçants en cadence une fois de plus effrénée, tend à valider les qualités du clan. Ce n’est, certes, qu’un début. Le registre est de plus connu mais Gurl sert des titres solides, portés, justement, par la sève de sa jeunesse. C’est pour l’heure un atout: Gurl n’en est d’ailleurs pas, ici, à ne faire qu’arracher. Il sait se tempérer, user de ritournelles attractives.
C’est le cas sur Joyful par exemple, où la basse amène aussi un break bienvenu. Ces trois-là font bien les choses, leur Garden Party s’écoute canette à la main et déparée de toute mondanité. Gurl, avant-dernière composition plus posée, insuffle un esprit poppy qui n’est pas pour déplaire. On le voit donc, la palette sonore reste ouverte. Supporté par NRV Promotion, Gurl ose même, avec Tomorrow et pour finir le délire, l’encart folky/lo-fi dénudé, de belle facture et d’un bel ornement. C’est ainsi que se clôt la party, entrainante et régulièrement concluante, impulsée par un projet qui, lors du confinement, a eu la brillante idée d’instaurer des concerts en jardins. D’où le titre de l’ep, qu’on aurait pu croire ironique à l’égard d’une certaine caste de notre société.
On valide donc, pour un simple EP Garden Party est de plus assez généreux. Il avantage Gurl, le dote de chansons aptes à le crédibiliser. Notons la présence, pour terminer, de Robin Clément à l’enregistrement, au mixage et à la réalisation, de Martin Commandeur à l’enregistrement et au mix, et de Tom Hayes à l’enregistrement et au mastering. Le clip de Friends émanant de Jérémy Huard, le soleil visible sur la pochette d’ Amélie Platon et la promo d’ Angie Blackson. On souhaite donc à ces estimables Gurl de poursuivre sur la même dynamique, de dégrossir légèrement une attitude jeunot parfois un brin potache, tout en surveillant du coin de l’oeil ses prestations et productions à venir.