Un dixième album studio, qui plus est bon, pour les désormais vétérans -qui tiennent encore leur rang- que sont les auteurs de Grand Prix ou encore Bandwagonesque. Voilà ce que propose Teenage Fan Club, à la suite de son Here sorti en 2016 et ayant trouvé place dans le Top 10 des Charts au Royaume-Uni. Un Endless Arcade de choix, pop, qui sort par ailleurs sur le label du groupe, PeMa. Et se nourrit de douze morceaux que Home, campé entre pop aux mélodies chatoyantes et douce piqure des guitares, amorce sur sept minutes qui ne sont pas sans évoquer un Neil Young au bavardage électrique généreux. Avec, en sus et ici, les mélopées simples, indélébiles, qui caractérisent TFC. Et, comme sur le titre éponyme, un allant qui rafle la mise. Ceci sans aucune surcharge car chez Teenage Fan Club, on évite de charger la mule. On va à l’essentiel, on maitrise son langage pop…depuis des lustres déjà. Ca ne signifie pas, entendons-nous bien, que le travail est bâclé. Un soin tout particulier, au contraire, y est accordé. Warm embrace l’accoutre d’une pop vive, efficiente, suivie d’un Everything is falling apart entre voix douce et guitares nerveuses autant que cotonneuses.
Dixième album, donc. Et toujours cette rutilance pop, cette fraîcheur indémodable. Du paisible sécurisant, sous la forme de sucreries nommées The sun won’t shine on me puis Come with me. Pas trop toutefois, c’est surtout pour leurs élans débridés qu’on apprécie les Ecossais. In our dreams renoue avec ceux-ci, légèrement, en conservant la joliesse mélodique qui fit, et continue à faire, la renommée du clan. L’ornement des guitares, comme à l’habitude, se distingue. I’m more inclined, porté par une batterie rapide, en fait étalage. On guettera en vain, sur ce Endless Arcade, l’écart. J’entends par là, la sortie de route vers des contrées ouvertement plus écorchées. Teenage Fan Club est pop, éternellement pop. Ses sorties se suivent et se ressemblent, pour autant leur valeur n’est pas vraiment contestable. Elles touchent au coeur, frappent juste et tempèrent la grisaille du quotidien.
Photo Donald Milne.
The future pose le jeu, on aurait certes aimé davantage de « polissonage ». Living with you est plus enlevé, réellement concluant. S’il n’ont plus grand-chose à prouver, Norman Blake, Raymond McGinley et consorts continuent pourtant à déverser leur pop ensoleillée, aux textures folk et rock, dans nos écoutilles qui de fait en frétillent. Silent song, en toute fin d’album, conclut paisiblement. Endless Arcade s’écoute sans déplaisir, il est même parfois proche de la perfection poppy. Il contient nombre de moments d’extase, retombe parfois sans trop écorner l’ensemble et permet à ses auteurs, une trentaine d’années après leur premier jet, de réactiver la fontaine pop avec une dextérité intacte, à peine jugulée par trois décennies d’orfèvrerie sonore « maison ».