Chichirama ne fait pas de chichi, ne triche pas non plus en dépit d’un enflammé « Cheaters » posé au tout début de son second EP, Epic fail. Tout sauf une « failure », qui s’assied entre rock, prétentions mélodiques, fumée psyché et finesse de breaks souvent bien amenés. Ah, et puis il y a ces bazars dansants, cosmiques et enflammés qui, dans leur exotisme, m’évoquent les énormes Altın Gün (l’énorme, lui aussi, Hell Will Take Care Of Her, les fesses entre deux chaises ou plutôt, entre plusieurs styles et ce, non sans style). Du bien bon, lancé par le Cheaters nommé plus haut. Une pincée de BRMC, une louche de dérapages soniques, des mélodies qu’on accepte volontiers. Des accalmies, destinées à relancer la locomotive. Laquelle, lancée sur de bons rails, turbine d’une manière qui va en enthousiasmer plus d’un. Et d’une; n’oublions surtout pas que le rock ne se livre pas, loin s’en faut, qu’aux humains dotés de corones. Passé ce petit écart dans le langage, j’honore la clique réunie pour les besoins du disque, sorti sur trois écuries incontournables; Guitar voix : William Moreau/Bass : Quentin Sarda/Drums : Manu Chevalier/Rec / Mix: William Moreau/Master : Benjamin Joubert.
Comme souvent je nomme les gens, soucieux de souligner leur labeur porteur. Celui-ci se prolonge au son du titre éponyme, spatial, saccadé, espiègle et velouté. Une fois de plus, ça tangue et ça amène à la danse. La rythmique est souple, l’envol va se percher haut mais ne rechigne pas à s’encanailler. Chichirama étale là d’évidents attributs. Son Epic fail passe vite, c’est le cas avec n’importe quel ouvrage accompli. Ca ne fait pas un pli. Il nous reste donc une song, et pas des moindres, à se mettre dans l’cornet. Sandscapes. Plus de six minutes entre cavalcade et brise psyché, entre coups de canif sonores et groove de l’espace tissé avec le doigté d’un maître. Fichtre!, on n’est vraiment pas chez les ringards. Ces mecs-là savent s’y prendre…et nous surprendre. On s’y laisse donc prendre, bien content d’avoir déniche un énième combo frenchie performant.
On se quitte donc avec le désir, passé ces deux ep déjà sortis et bien assortis, d’un format plus important. Un album, donc, qui viendrait couronner le savoir-faire de Chichirama. Ne brulons toutefois pas les étapes: il s’agit bien, avant l’événement espéré, de profiter à plein des efforts d’ores et déjà existants. Dont ce Epic fail sans fautes, qui nous révèle (j’avoue qu’avant réception du mail promo, j’ignorais tout de Chichirama) un groupe doté de tout ce qu’il faut pour s’élever dans la hiérarchie musicale du pays.
Bandcamp Lofish Records / Bandcamp Le Cèpe Records / Site Dirty Melody