A l’heure où sort Le Monde va Mal, nouvel effort survitaminé, LA Poison, fort d’une approche personnelle endiablée et accrocheuse, répond aux questions de Will Dum….
1) LA Poison est un trio, que fait-il au juste et qui inclut-il? Vous avez tous trois un parcours fourni avant la création du groupe, pouvez-vous nous en faire part ?
La Poison est un mix d’électro, de psycho, de disco-rock, glam avec un esprit punk ! Avec La Poison (Moon) au chant, Lars Sonik (David Ménard) à la batterie et aux machines et Mr Fugu Shima (Daniel Jamet) à la guitare.
Ce Dernier fut le guitariste de la Mano Negra et a accompagné pas mal d’autres projets (Mano Solo, Gaëtan Roussel, Flor del Fango, Damien Saez). David et moi même faisions partie du Maximum Kouette puis du Maxi Monster music show, un spectacle musical sur l’univers des freaks qui déjà proposait un univers bien particulier où nous incarnions des personnages hors norme.
La Poison met en lumière la part d’ombre de chacun, La Poison rêve que tout le monde puisse bouger sans plus aucun complexe ni frustration. La Poison rêve d’un monde meilleur ! Vive les différences, les moutons noirs et les mal compris. La Poison prône l’empathie et le besoin de chacun de se sentir humain. Les choses doivent changer et on peut changer les choses !
2) Quel est d’après vous l’apport de ces cheminements respectifs à LA Poison ?
L’expérience de chacun, le succès, les chutes et le cheminement pour faire vraiment ce qui te correspond sans chercher la lumière mais faire ce qui te semble le plus proche de tes convictions. Toutes nos aventures passées comme les rides sur la peau font que le chemin est moins abrupt quand on est ensemble. On essaye surtout, toujours, de prendre les chemins interdits; c’est là où tout se passe. En transformant la réalité on s’invente un monde à nous, nos personnages viennent du futur et se questionnent sur l’humain et son évolution.
3) Votre nouveau single, à sortir ce 30 avril 2021, s’intitule « Le monde va mal ». Est-ce une manière de vous « purger » de ce monde qui, je n’en disconviens pas, va vraiment mal ? La part de fun, de couleur et d’énergie que comprend votre univers a t-elle cette fonction ?
La Poison est en effet un bon exutoire, et en ce moment on en a tous bien besoin! Le monde va Mal est un constat frontal de ce qui se passe à notre époque, et la liste est longue !! Il a ce coté rock sur deux accords avec des rimes simples et directes. Musicalement on lui voulait une rythmique haletante, électrisante , pour contraster avec le texte et que cela reste fun et dansant. Aller à l’essentiel, faire passer des messages simples, répétitifs, tout en gardant l’esprit de dérision inhérent a l’univers de la Poison .
4) Qu’annonce d’ailleurs ce single : ep, album ? Tournée mondiale de 200 dates (rires) ?
Nous avons écrit et composé pas mal de morceaux en mode compulsif, pendant le premier confinement, pour éviter de se pendre, puis d’autres…et au quatorzième confinement je pense qu’ on aura un triple vinyle qu’on jouera sur scène en 2025.
Aaahhhhh Le Monde va mal !!!
5) « Le monde va mal » fait l’objet d’un clip, que j’ai beaucoup aimé pour sa thématique et la manière que vous avez de l’aborder, pour ses images et sa dynamique aussi. Comment s’estil construit ? Quelle est la part de l’image dans vos travaux groupaux ?
Nous avons réalisé le clip à la maison, comme pour la plupart de nos clips, avec peu de moyens. Une caméra, les téléphones portables, deux spots et le fond bleu. On se filme et se dirige à tour de rôle. On se sert du fond bleu pour ensuite imaginer et construire une mise en scène qui soit à la fois percutante, graphique et surtout fun !!
C’est tout le travail du montage, effets spéciaux, incrustations, mashup, et trouver le rythme qui prend du temps, mais on en a du temps en ce moment !! L’image a une place importante dans le projet, et le fait d’incarner des personnages laisse libre cours à l’imagination. Pour « Le monde va mal », l’idée d’aller jouer un concert sur Mars devant un public de robots debout nous est venue assez vite vu le statu quo actuel…
6) Je me souviens, chroniqués d’ailleurs sur Muzzart, d’un album et d’un ep sortis respectivement en 2019 et 2017, assez éclectiques en termes de styles mêlés. De quoi se nourrit votre son ? Existe t-il des formations faisant pour vous figure de référence, dont vous avouez la nette influence ? Ou, au contraire, êtes vous désormais stylistiquement émancipés ?
Bien sûr on se nourrit des autres parfois même sans s’en rendre compte, de ce qu’on a écouté plus jeune, de ce qui nous a faits vibrer ou a pu provoquer une émotion. On cherche toujours, dans la musique, à retrouver ce petit moment de grâce où on s’étonne de ce qui vient de se passer, de l’accident qui devient le morceau, de ce petit moment suspendu où c’est simplement évident.
On a tous des références mais on est tous unique et la musique se transmet pour se retransformer. A chacun sa façon de cuisiner. La Poison a dansé sur B52’s et roulé des pelles sur My Bloody Valentine, on a aimé Devo, Iggy Pop & The Stooges, The Cramps, LCD Soundsystem, The Clash, Nina Hagen, Kraftwerk, Eddie Cochran, Nina Simone, Bjork, Gorillaz, PJ Harvey, Missy Eliott, Peaches, Amy et tellement d’autres…
On s’inspire du cinéma, de la peinture, de la photo. Rien n’est figé…on essaye d’être le plus sincère possible avec nous-mêmes pour peut-être toucher les autres! Arriver a se surprendre, c’est pour moi le meilleur challenge !
7) Qu’a fait La Poison, hormis « Le monde va mal » et son clip, lors de la pandémie ? Est-ce pour vous un réel obstacle ou l’opportunité de développer une approche nouvelle ou différente ?
On a fait comme tout le monde. Gérer les mômes en même temps que le travail à la maison. On a composé des morceaux, on a planché sur les futurs clips, déménagé au vert, revu plein de vieux films, planté des tomates et on a fait le même cauchemar plusieurs fois !! On montait sur scène et rien ne marchait, tout partait en vrille et on s’engueulait tous…
Je crois que les concerts nous manquent viscéralement…
8) LA Poison est-il pour vous l’ultime projet musical, à l’exception de toute autre initiative, ou concoctez-vous également d’autres choses sous d’autres bannières ?
Pour le moment on est focus sur LA POISON mais on a d’autres idées, collabs en ébauche. On lâche rien !!!