Rouennais (oh yeah!), déjà plébiscité ici pour un deux titres sorti fin 2020, Unschooling nous fait le coup de l’ep, cette fois, avec à la clé cinq titres euphorisants. L’objet répond au nom de Random Acts of Total Control: il pulse, mélodise joliment, groove génialement (NYE), fait le fou mais sait être doux, laisse des traces soniques jouissives. Il sort chez Howlin’ Banana (oh yeah again!), More is more et son post-punk sec à la The Ex pose déjà des bases fermes et endurantes. Une pluie de sons addictifs, finauds mais emportés, se greffe à des trouées noisy bien senties. Impec les mecs, le départ sent bon l’énergie, le bruit qui tue, l’excellence incontestable. Mélodico-tapageur, Unschooling génère un ramdam de valeur optimale. Je le savais, je n’en ai jamais douté. Mais le temps est long, tout de même, quand on attend une sortie de ce type. Le délivrance arrive donc, Boo boo dragon se positionne entre post-punk, garage et incrustes subtilissimes, qui font dansoter le quidam. Les sons et voix, elles aussi, suscitent un surplus d’adhésion à ce registre fou et brut, mélodique et percuté. Du bon, du plus que bon, à ingurgiter d’autant plus avidement que sa durée, forcément, est réduite. On espère, pour la suite, un album. Ca mettrait du baume, encore plus, sur nos jours.
Pour le moment, Social chameleon offre ses sonorités inventives, sauvageonnes, et ses rythmes changeants. Une parfaite réussite, dans laquelle on trouve comme à l’habitude des mélopées de première main. Unschooling a drôlement bien fait de sécher les cours, sa place est sur scène et sur sillon. Il y est bien plus studieux, plus créatif aussi car aucune règle, aucun impératif ne vient le contraindre. Il s’exprime, fait des merveilles. Ahalala Rouen! On ne compte plus les formations qui, sorties de terre en cette cité, cumulent les prouesses et ce, dans un esprit indé total. Ces quatre là en font évidemment partie, No shoes les voit performer à nouveau sur un déroulé de fougue et de délire dans les sons. Ca dépote, ça trace et ça laisse des ornières. Ca marque les esprits aussi, les chants sombrent dans la déviance, les cadences font dans la perte de contrôle. Random Acts of Total Control. Même sa pochette, joli bordel d’un peu tout et rien, plaira.
On est bien sans pompes, ce No shoes enfonce définitivement le clou (dans le pied de l’opposant?). Guitares excitées, section rythmique très très rythmique, idées à la pelle, enchevêtrement savant, fatras abouti. Unschooling tient la bride, la lâche parfois, voire souvent. Il maîtrise, peut toutefois nous prendre par traitrise, imprévisible qu’il est et se plait à demeurer. Sous haute tension, son EP renvoie style et urgence. Le NYE cité plus haut, punk dans l’énergie, envoie le dernier parpaing dans la mare musicale normande. Passe pas trop loin, tu raterais l’éclaboussure! On se laisse asperger, la giclée fait un bien fou et nous emmène dans ces contrées où il ne s’agit pas de faire le béni oui-oui. Ca me va et puis t’façon, j’ai été suffisamment patient pour pouvoir, aujourd’hui, porter les lèvres au robinet. L’élixir est loin d’être le pire, c’est du nectar du 76 tiré à la source du rock pur jus.
Acquisition conseillée, ça va sans dire. Vous aurez là tout l’attirail indé nécessaire à vous satisfaire. Un groupe rock, oui, mais jamais restreint car au final, il inclut diverses tendances jusqu’à en réaliser le parfait alliage. Ceci avec, à chaque morceau filé, un sens du tube indie qui lustre ce Random Acts of Total Control imprenable.