Duo italo-finlandais basé à Barcelone (si si!), Murina est composé de Martina de Lugnani (voice/bass) et Laura Vainio (drums). Les deux dames ont déjà sorti un EP, éponyme, en février 2020. Wave the brain est donc leur seconde parution, le disque porte quatre titres où l’on croirait entendre, de temps à autres, une pop-rock indé de caractère, capable de nous faire mordre la poussière comme à l’occasion d’un tapageur Asphalt Rash. Le titre éponyme se chargeant, entre vivacité et brisures rythmiques, d’amorcer le travail en présentant des atouts choc: chant sensible, dynamique indé obscure et offensive, climat remuant et décor bien pourvu. L’ep sort, par chez nous, chez Araki Records. Ca devrait achever de vous convaincre, pour les récalcitrants il reste l’écoute poussée suivie d’effets persuasifs. De mon côté, au terme de ces deux premiers jets, j’ai d’ores et déjà l’envie d’en parler. Il y a les tons rock d’une PJ Harvey, la sensibilité écorchée d’une Shannon Wright ou encore les bourrasques noise d’un Heliogabale, pour évoquer les projets plus directement hexagonaux, dans cette paire probante.
Beer Poetry, alerte et doté d’une basse au groove rondelet, fait à son tour sensation. Murina, dans ses formats minimaux, a trouvé la juste posture. Bourru dans sa féminité, féminin dans sa rudesse, il impose le respect par la fiabilité de son EP. Un Wave the brain en capacité à retourner les cerveaux, qui se termine d’ailleurs dans un fracas « noisynoise » du plus bel effet. Mustikkapizza. Nom taré, rock cold et grésillant qu’un chant à la Kim Gordon vient encanailler comme on aime et comme il faut. Ses toutes dernières notes produisent un beau boucan, je n’ai pas détourné mon attention, une seule seconde, des quatre salves qui m’ont été adressées. Je vacille de contentement et surligne au vert, celui qui valide et approuve, Murina et son écurie française, Araki donc, tout en saluant bien bas les autres structures engagées dans sa sortie.
Photo ed.matto
Notons également, pour conclure, que le premier EP des Espagnoles vaut lui aussi toute notre considération: du même tonneau brut et ajusté, il avait de toute évidence bien dégagé le terrain pour Wave the brain. L’EP « de la confirmation », si je puis dire, pour les donzelles de Murina et leur exotisme « tri-patrie » audiblement porteur.