Projet de Thomas Simon, anciennement Grand Guru, Sainte Horreur joue un synth punk influencé par le hip hop et la musique électronique des années 2000. ...Doesn’t exist est son premier EP, on peut y trouver quatre titres, à l’image de ce que produit usuellement le gaillard de Normandie, aux chemins détournés et, forcément car on on le sait désormais, de bien belle facture. Méchant diable et Martin Baudouin ont assuré le mastering, Meg Drz le visuel et Just nothing, sur fond de claviers froids et trame cold -ça colle bien-, magnétise déjà l’auditeur. Ca grésille comme une cassette audio (ça colle encore, l’objet sort chez les excellent Soza qui affectionnent le format), sous l’effet de bruits dérangés. On répète, à l’envi, les bribes de chants et motifs sonores. Rien de mieux pour inciter à explorer l’ep, à s’y scotcher en se prenant au jeu d’ambiances réfrigérées, joliment malsaines. Radio show, second des quatre jockos envoyées par le sieur Simon, s’essayant avec bonheur à un déroulé aérien, vocalement marqué par le hip-hop. On dirait, un peu, One Inch Punch. Avec, bien disséminées, des touches funky qui feront osciller les corps. Voilà encore du bon donc, réalisé dans l’idée de ne pas de conformer. Y manquerait pu qu’ça!, dirait l’autre. A la suite de Grand Guru, qui ouur son départ nous refile un excellent The final shot (lien d’écoute), Sainte Horreur n’effraie que très peu: au contraire, son Taste of blood valide amplement ses dispositions.
Cold bien sûr, électro-cold dirai-je même, fort de ritournelles synthétiques pas plus chaleureuses, d’une voix « accrocheusement » immuable mais qui finit, sur la fin du titre, par lâcher la rampe, il enfonce le clou. Le sang a donc bon goût, Sainte Horreur constitue une évolution sans courbettes à la norme et prend fin de manière aussi probante qu’en son début, sur un Loving subjects lancinant, bluesy-funky dans son étayage. Notons-en, au passage, l’attrait vocal bien combiné avec la lente pluie de sons triturés qui cernent le morceau. Le tout sur une cadence presque figée, pour boucler un premier jet à la hauteur, qualitativement, de ce que Soza a l’habitude de faire péter. Tellement bon, autant Sainte Horreur que son label de provenance, que je m’en vais de ce pas écouter, itou, la galette d’ ÂgeITotal qui vaut elle aussi sa pelletée d’écoutes impliquées.