Maraudeur est un groupe de filles, donc on aime. Les filles font souvent bien les choses. Il est basé à Leipzig, pourtant ses provenances sont tout à la fois suissesses, françaises et allemandes. Si j’ai bien compris mais peu importe, elles aiment le Puissance 4 et avec elles, la partie vaut le coup d’être disputée. Bordel, elles ont joué à l’Accueil Froid, dans ma ville, et je n’en étais point. Alors je me rattrape en écrivant à leur sujet, elles le valent bien. Le post-punk barjot et loufoque de l’album voit la maraude débuter avec un Es Ist Kein Stehlen nerveux et sans gras, dopé au synthé à la manière des B 52’s et au riff sec de l’époque…post-punk, of course. Même pas deux minutes d’efficacité, de sons qui virevoltent et de chants qui se répondent dans un joyeux foutoir. Impeccable! C’est ce qu’il me faut. Face/Figure, avec une basse qui le jalonne en pulsant dansablement, me plait « trop grave » lui aussi. On est dans du minimal qui fait mal et surtout le plus grand bien, simple malgré des airs bordéliques qui en asseyent l’intérêt. Embarazada fait valoir des sons cold, s’emballe sans trop prévenir, laisse ses synthés faire le fou. J’adore. C’est mon disque de la semaine, Death/Suicide suinte une sorte de…joie de vivre et de jouer, contrairement à son intitulé pour le moins glauque, décisif. Je jubile.
Ah, et puis y’a Slow Dress. Young Marble Giants n’est pas loin, dans une tambouille faire de presque rien on trouve la meilleure des bouffes sonores. TWYWYS, vif et truffé lui aussi de sons à garder dans la besace, fait dans l’aérien en spirales, urgent et génial. Là où d’aucuns empilent les motifs, Maraudeur fait beaucoup avec peu. Un carton. J’adore, je l’ai déjà dit mais je le répète. J’aime pas trop le Puissance 4, mais j’aime Maraudeur. I Am Here (et tant mieux, reste donc un peu) galope sur une voie rythmiquement punk, fout le bordel, brouille les pistes. Les sonorités sont lâchées, elles pleuvent et abreuvent. Trop bon, meilleur qu’un bonbon! Et meilleur que beaucoup d’autres clans. Sur le plan stylistique, on ne sait plus trop où on en est. Mais une chose est sûre: Maraudeur c’est oui, à toute heure! Le couloir du soir, que je vous conseille d’emprunter, mène à l’addiction.
Très late 70’s, pas mal early 80’s également, Puissance 4 est pourtant actuel. Il vient de sortir, si si! Et tu dois l’avoir. Le temps de proférer la sentence, l’excellentissime C’est caché se dévoile. Spatial et insistant, fort de vocaux qui rabâchent jusqu’à obséder, il met fin à une partie de Puissance 4 dont le vainqueur se nomme Maraudeur. Polyglotte et agité, lo-fi et sans vraies failles, concluant et entêtant, Maraudeur fait dans le bref et l’immédiat, s’amuse et au final, nous régale d’un disque follement prenant.