Chanteur, songwriter et bassiste, producteur de disques aussi, Kimon Kirk est basé à Los Angeles. Il évolue, de concert avec les musiciens suivants: Lyle Brewer (lead guitar), Jamie Edwards (keyboards), Jim Haggerty (bass guitar) et John Sands (drums), dans un créneau qui laisse perler, pour le plus grand plaisir de l’assemblée, des mélodies de choix. Celles-ci peuvent rappeler le REM des débuts, ou Brian Wilson et Evergreen, poppy et subtil, donne le ton d’une brillante mélancolie. Entrainant, le morceau ouvre joliment et se pare de petits motifs country, sans trop en faire car chez Kirk, la mesure est de mise. Parfois trop. Trampoline, plus appuyé encore, merveilleux, suinte une ferveur à la….REM: celui qui, magistral, souffle des ritournelles fatales. Refrain qu’on reprendra, flamboyance des mélopées suffisent ici à gagner les choeurs. Sarah Borges assure ceux, justement, du morceau. Ca amène une touche féminine plaisante, avec Stranded on retombe dans un format posé, chatoyant, de belle facture. On espère toutefois le retour de l’option enlevée, plus vivace. What do I know reste tranquille, atmosphérique. Bien ficelé mais, je maintiens, moins transcendant que lorsque l’artiste suit des pistes moins calmes.
Il n’empêche, tout ça sonne joliment. I think of you, paré d’ombrage, est sensible. Interlude instaure un côté obscur, on aurait aimé le voir se développer. Baby who knows, aérien, est magnifique dans ses sons, sincère dans son chant. On retrouve un peu d’allant, ce que confirme The girl I used to know. Un coup d’éclat pop-rock vivifiant, une fois de plus étincelant de par son ornement, pétillant d’énergie pop non bridée. On approuve, définitivement.
C’est dans ce registre, sans nul doute, que Kirk est à mon sens le plus enthousiasmant. Failed myopic renvoie la même vigueur, le même piquant, sans oublier que sur ce Altitude qui parfois en prend, c’est la mélodie qui, reine, préside et dirige. Si Halfway right renoue avec un habillage propret aux airs folk, l’album, qualitativement, ne s’altère pas. Reprise dure trop peu pour persuader; son allure dreamy aurait pourtant gagné à être étirée. Enfin, c’est un My old neighborhood trompeur, car calme mais doté -trop- de brèves ruades électriques, qui borde l’opus. Celui-ci, accompli, assure une valeur immuable, régulière. Il me lasse un peu lorsqu’il s’assagit, à l’inverse la diversité de ses climats en ravira plus d’un. J’en adore les plages soutenues, sillon à creuser plus en avant, à mon humble avis, à l’occasion des sorties à venir.