Old Mountain Station est un combo parisien qualifié de slacker, où officient brillamment Alexandre Cassigneul (guitare), Damien Chicaud (basse), Thomas Richet (chant, guitare) et Gabriel Vigne (batterie), accompagnés depuis peu par le claviériste Nicolas Recazin. The summer ends est leur troisième album, constitué d’une pop à guitares qu’on écoutera jusqu’à très tard. Les gaillards ont par ailleurs bénéficié, sur leur premier opus éponyme, de l’appui de Kid Loco. Logique: ils se montrent ici capables de trousser des petits hymnes indé dont la douceur (Under your command) ou la vigueur mélodisante (I’d like to think I got wiser) prolongent notre été, contrairement à ce que l’intitulé du disque signifie, et claquent du baume dans la grisaille du quotidien. C’est de toute façon très simple; dès Adios, premier morceau déjà charmant et sucré, on n’a plus qu’à se laisser porter. D’abord aérien, le répertoire du groupe durcit ses notes sur You’ve got no say, rafale d’air pop-rock frais et noisy. Avant ça, Farewell old joys aura resservi une louche de brillance pop à la tablée de l’auditoire, qui va en avoir plein le gosier. Parce qu’au delà de la beauté des voix, l’ornement est merveilleux. Et que chaque titre, sur ce digipack à l’écoute duquel on boira des packs (c’est pour la rime…) en en fredonnant les ritournelles, poussera à la relecture.
Stay clear, entre autres, poursuit avec allant, et pétillance, le travail d’orfèvre de Old Mountain Station, qui sort de chez We Are Unique! Records. C’est un gage de plus, une garantie supplémentaire de qualité et d’impact durable. Sunshine, de ses tons pop-folk qui mouillent les yeux et dérident les faces, décoré par des claviers discrets mais d’un apport audible, s’envole et exalte. Comme chez Weezer, celui de la première ère, ou encore Fountains of Wayne, le quintette fait péter le sans fautes et mérite la palme. Quand ses chants se marient, leur union tutoie l’harmonie parfaite. The river and me, dans une subtile quiétude, valide l’enthousiasme déclenché par l’album. We’ve seen it all before, presque post-punk mais empreint, comme à l’habitude, de tons poppy magiques, l’imite sans coup férir. On succombe, on éprouve d’autant plus de plaisir que Old Mountain Station vient du pays et se surpasse, avec ce disque, sans nous surprendre plus que ça car connues sont ses qualités. Avec I am a pendulum, elles font à nouveau sensation.
L’approche globalement cotonneuse n’est aucunement entravante, elle fait même croître l’envoûtement. Et puis le clan, inspiré, lui insuffle ça et là des atours lo-fi plus « sales », bienvenus. Sur la ligne d’arrivée, nous attend un Don’t you know folky d’abord à nu, dont le second volet prend ombrage avec maestria, suivant une montée en intensité acidulée. Le tout est superbe, enveloppant, joué et écrit de manière parfaite. L’été n’est pas fini, son soleil continue à briller en ces froides journées hivernales auxquelles les rayons chaleureux et tonalités gris-pastel de The summer ends redonnent de superbes couleurs et des abords bien plus engageants.