Party Flub, c’est une flopée de titres composés et enregistrés par Thoineau Palis (Th da Freak) et chantés par une joyeuse clique d’amis musiciens du bonhomme, au printemps dernier. L’album est déjà sorti le 30 décembre, s’est écoulé « direct » et se voit réédité par Howlin’ Banana et Flippin’ Freaks, fait qu’on approuvera car une fois de plus, le bordelais collectionne les titres indés jubilatoires, aidé en cela par les humains et hommes de main suivants; Opinion : vocals and saxophone on track 2; Pretty Inside : vocals on track 4; Cresus B : lyrics, vocals and samples on track 5 ; SIZ : lyrics, vocals and noises on track 6; Twingo Reverse : lyrics and vocals on track 8; Courtney : lyrics and vocals on track 9 ; Pikto : lyrics, vocals and percussion on track 10 et Cosmopaark : lyrics, vocals, guitar and synth on track 11.
C’est dire si pour le coup, et pas seulement, la notion de collectif a primé et Really Digging Jay Christ, pour débuter, fait copuler Jay Reatard et le bricolage de génie d’un Beck. Le dosage est savant, on sait déjà qu’avec ce type d’artiste rien ne flanchera mais tout de même, qu’est-ce que c’est bon à entendre! Les mélodies, simples et efficaces à souhait, à d’autres endroits plus « sophistiquées », scintillent. On salit, un peu, le tableau sans porter atteinte à sa magnificence. Billionaire Garbage Bum, après un début à la Frank Black (si si..), vire en une sucrerie poppy déployée lascivement, avec ce côté paresseux qui singularise les meilleurs et une musicalité qui honore grandement la bande élargie.
On est encore bien embarqué, If You Wanna Try flirte avec le rock’n’roll bluesy. Le tout, bien entendu, dans un cadre lo-fi en phase avec l’esprit de tous. Indé on est, large et ouvert pas moins, tant que le panel reste intègre. Big Stash fait résonner une pop-folk vive, aux jolies voix. Oh, des sons country s’y glissent. Dans l’art d’embellir sa palette, Th da Freak & Friends ne craint personne; il excelle. Sleepin’n’Drivin démarre en lorgnant, lui aussi, vers le blues. Puis il mue en un plan Beckien, vaguement hip-hop mais aussi psyché, superbement décoré. En amoureux de la Musique, les intervenants lui font honneur et ne la restreignent pas, faisant appel à différents styles qu’ils associent avec agilité. Chicken, électroïde, saccadé, est bien fait de ça: il ne dit pas son genre, mais enchante ses suiveurs. Il rappe, colériquement, et se sertit de sons merveilleux.
Plus loin, Wanna Get A Dolphin (Do It) renferme une urgence punk-rock, que ses quarante-sept secondes font péter sans rémission. Ca passe bien vite, ça bastonne brièvement mais ouvertement. Puis on s’adonne à un terreau différent quand se pointe Oh Boy, aux voix qui, ensemble, posent du mélodique un peu partout et tournent les yeux vers la pop d’antan, lustrée et ravissante. Diantre, quel savoir-faire! Cooked With Lemon, d’un rock acidulé, grungy et Pixien dans certains sons de guitare, fort de ritournelles qui l’allègent et le passent au polish, s’illustre et valide l’idée des deux structures impliquées dans la ressortie de l’opus. Killing The Mood fait le doux et progresse, à l’instar de la plupart des titres de la K7, sans hâte ni excès. Il renvoie juste ce qu’il faut de brillance, d’aérien tordu et envoûtant, pour gagner l’adhésion. La notre, tous autant que nous sommes.
A la fin de la Party, Kiss A Tree (ça pourrait se produire car il se montre fonceur), en guise d’ultime part de flan indé fait maison, dont on se rassasie car bon il demeure et savoureux il est jusqu’à son terme, fond en bouche comme toute production d’un TH da Freak. On a l’habitude, on en profite sans rechigner, bien au contraire. Et on s’attend d’ores et déjà à une suite prompte et valeureuse comme l’est ce disque d’équipe, enfanté par un collectif aussi rodé que celui des Girondins des années 80.
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