Basé à Brooklyn, le quintette Gustaf a déjà attiré l’attention de Beck ou encore James Chance, ce qui n’est pas rien, et a pu partager la scène avec Omni, Tropical Fuck Storm, Dehd et Bodega. Là encore, ça se tient très bien. Un vinyl 7’, intitulé Mine, est sorti en décembre dernier et ses deux morceaux, dans un post-punk/funk bien balancé, vous transformeront en pantin désarticulé lancé dans une danse folle, au son trépidant de ce combo dingo. C’est bien simple , d’emblée les guitares déchirent l’espace, le morceau ondule et sa basse le fait pulser de manière irrésistible. Chants qui se répondent, un peu comme chez un B 52’s, et dynamique revigorante, font succomber un auditoire qui, à mon avis, ira croissant compte tenu de la qualité des titres livrés. A l’instar de Pottery, collègues de label, Gustaf est en effet doté d’une force de frappe déterminante. Il se danse interminablement, s’écoute jusqu’à plus soif (de son).
On ne doute que bien peu, dès lors, de la fiabilité du second morceau, Design. De même teneur, riffant et riche de ce groove dont on ne peut se détacher. Qui vous colle à la peau, rend les chansons tubesques et crée le buzz illico Un giclée de saxo vient orner le track, survoltée. Gang of Four n’est pas loin, la féminité du combo est par ailleurs loin de gâcher l’affaire. Un bonhomme y trouve place, il amène lui aussi sa folie -vocale notamment- et la met au service d’un groupe déjanté, talentueux, à la formule magique. Une trouvaille à suivre de près, dont les prestations en tête d’affiche ont logiquement fait salle comble. On aurait aimé en être mais patience, sur le chemin de Gustaf pourrait se trouver la France.
Un petit regret, vite estompé, tient dans le nombre réduit des morceaux. La valeur de ces deniers contrebalance le ressenti, on attend toutefois et sans inquiétude aucune la suite discographique. On espère, aussi et comme déjà dit, pouvoir profiter d’un live quand les conditions le permettront. Gustaf, sans nul doute, en fera un temps fort Pour l’heure ce joli vinyl rouge, édité par une maison de disques tout aussi recommandable que la clique honorée ici, garantit une jubilation totale et définitive. Foncez, Mine vous rendra le quotidien bien plus supportable et vous permettra une découverte transcendante et un brin hors-cadre, espiègle, donc précieuse et difficilement dispensable.
Brillants débuts donc, on l’aura compris, pour Gustaf, posté entre modernité et clins d’oeil à l’ère des late 70’s, qui dispose déjà d’appuis non négligeables et d’un crédit certain auprès du public. J’y retourne, ce premier jet risque fort de remplir ma matinée en tournant sans relâche dans ma platine. Laquelle, reconnaissante, réagit à ce bon bouillon en en recrachant fidèlement les décibels survitaminés.