Groupe angevin, donc d’un bon vin, The Flicker compte en ses rangs des gaillards ayant officié dans divers combos de la ville, qui ont pour nom The Last Band In Town, The Noodles et Casbah Club. Pas des moindres donc, à l’image de ce Your last day on earth qui fait suite à un EP, notamment, et délivre huit titres charpentés, dont le clan se refuse à définir de façon précise les contours musicaux. On le comprendra aisément: l’opus est d’une teneur rock, certes, à guitares. Mais de la pop à un essai évoquant Motörhead, dans un jus qui flirte à l’occasion avec le punk et trousse de belles mélodies tout en sachant rester frontal et impactant, se pare de reflets heavy et cogne comme il se doit, Olivier Penot (batterie), Richard Dupont (basse), Sébastien Trémelo (guitare), Jean Hugues Malnar (chant) et Bruno Simoen (guitare) ratissent large et frappent juste. Expérience aidant, les morceaux de bravoure se succèdent et une reprise de Kraftwerk, Radioactivty, ponctue le joyeux tapage.
C’est l’éponyme The flicker et sa basse grasse, ses grattes qui charbonnent, qui lance la première pierre. On est, d’emblée, dans de l’écorce rock vitaminée. Le début est griffu, les voix s’y font ensuite plus mélodiques. De riffs simples et efficaces en cadence entrainante, le coup de bélier initial amorce les choses sous les meilleurs auspices. Après ça, The dark side of the hill adopte le rythme trépidant de Lemmy and Co. On est, pour le coup, dans une énergie similaire, de même valeur. Swimming in a sewer déboule avec un rock appuyé, sans rajouts dispensables. On fait dans l’efficace, les guitares donnent à plein et on contourne, à l’aide d’un éventail ouvert, la linéarité. Nero playing lyre, en à peine plus de deux minutes, se lance dans un rush à toute berzingue. It’s up to you my dear lui offre une digne suite, bourrue, rapide, qui dépote sans rejeter les beaux airs.
Your last day on earth tient la distance, Generation surrenders ne décélère d’ailleurs pas. On est à nouveau bien en peine quand il s’agit de classer le rendu, qu’on qualifiera de rock musclé doté d’un certain style. Energique, la rondelle ne fait pas trop la belle, elle privilégie un allant continuel et une simplicité synonyme de solidité. Il arrive que les bonshommes breakent, ça se fait de manière brève et la machine repart ensuite à plein régime. Pourtant Mary full of grace, un peu plus tempéré, se donne des allures poppy mais riffe avec ardeur. Au beau milieu des genres qui le concernent, The Flicker trouve son rang. Son ultime jet, une cover, donc, du Radioactivity de Kraftwerk, vient conclure. Si elle n’affiche pas une grande originalité, elle passe l’épreuve de par sa flamme rock.
On le savait, l’écurie Nineteen Something/Twenty Something abrite bien des groupes méritoires. Elle honore autant la scène de maintenant que les gloires indé du passé et en ce sens, The Flicker constitue en quelque sorte pour le label le trait d’union entre les deux, armé d’un album consistant et sans faux pas.