Duo berlinois, on s’en réjouit déjà, Das Das unit Cosey Mueller – Voc, Guitar et Joe Sarletti – Synth, Programming. Leur album, éponyme, sort chez Detriti Records et ça aussi, c’est bon signe. On y trouve, sans plus attendre, un post-punk cold, entre électrique et synthétique, qui doit parfois à nos précieux Kas Product. Sur cette version vinyle dont l’ordre des titres, me semble t-il, diffère légèrement de celui de la cassette audio, Last desire lance d’entrée une cold aux reflets jazzy et odeur de souffre. Saccades rythmiques et chant façon Mona Soyoc, motifs plaisants créent une accroche qui perdurera. Quand on vient de Berlin, on n’est pas des cabotins et Das Das, d’un Bakterielle Infektion synth-punk bien envoyé, s’affirme encore. Courtes et minimales, ses chansons ont un effet maximal. Ich bin leer, aux claviers insistants, aux riffs crus et cadence mécanique, génère lui aussi l’enthousiasme. Une visite poussée à l’écurie Detriti démontre, par ailleurs, l’étendue d’un catalogue aux sorties typées, dotées de visuels aux allures de photocopies à l’ancienne, sérigraphiées.
Ich erkenne mich nicht meh voit les chants se répondre, des motifs de « keyboards » et guitares à nouveau crues faire monter la sauce. Le tout, on l’aura compris, sans aucune surcharge. Wartezimmer prend la suite, criard et bien orné. On note, encore, la valeur des tissus sonores. Das Das fait le boulot, à l’aise dans son univers. Les sons, ici, flirtent même brièvement avec le funky. Ca donne envie de danser, en plus de ravir l’amateur de froideur musicale affairé à l’écoute de l’objet. Kill Kill marie bruits acidulés, voix unies et, comme à l’habitude, rythme imperturbable, immuable jusqu’à obséder la populace. Luschi FM se fait urgent, punk dans la vitesse d’exécution. J’en profite pour rappeler que la K7 de la paire, tout comme le vinyle, est une belle création. Le choix du support vous incombe: son contenu, quoiqu’il en soit, vaut l’achat. Nein Nein Nein trace aussi, il me rappelle Frustration. On prend tout, il n’y a rien, pour le coup, qui ne mérite d’être écarté.
Aqua del morte, pour finir, instaure même des élans angoissants. Les cieux, chez Das Das, sont rarement au beau fixe. L’album en tire profit, il aligne les morceaux « high quality » et fait preuve d’une belle unité. Il n’en faut pas plus pour faire notre bonheur et valider les efforts de Das Das, dignes et à la hauteur de la structure qui les diffuse.
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