Quatuor de jeunots fondé par Vincent Février, ex-MNNQNS, Unschooling est basé à Rouen (yeah!) et après un premier album (Defensive Designs, février 2019), sort ce deux titres, appelé Twelve / Don’t Sneeze. Comparativement au premier jet, le son s’est légèrement éclairci sans pour autant faire dans le poli. Ca sort chez le collectif Afterschool, « from Rennes » (yeah! à nouveau) et je vais le dire sans ambages; peu de temps après le superbe opus de Bungalow Depression, formation de la même cité, c’est à nouveau un effort élevé qui nous est légué. Twelve, avec ses airs de The Fall plus poppy, ses éclats de notes de guitares finaudes, rafle déjà la mise. Dans une subtile dissonance, aux relents de Sonic Youth par exemple, Unschooling tire son épingle du jeu. A la fois direct et élaboré, il démontre que rouennais rime avec qualité. Plutôt post-punk, mais sans s’y restreindre, il s’emploie à esquisser ses propres traits. Ca lui sied et surtout, ça nous donne au final des compositions valeureuses. Volontairement bancales sur le plan sonique, ces dernières tiennent debout sans efforts. L’amorce promet, en se remémorant l’ouvrage précédent on ne doute d’ailleurs guère de la fiabilité du second essai.
C’est donc Don’t sneeze, tout aussi fin dans ses motifs, qui suit. Le côté lo-fi d’Unschooling le rend d’autant plus vrai, on sait de toute façon que ces gars-là ne sont pas des imposteurs. Ils ont pris part, entre autres, à Rock in the Barn et leur place sur ledit festival est bien loin d’être usurpée. L’école buissonnière, pour le coup, est la meilleure qui puisse être. Le morceau entérine, largement, la bonne impression que génère la sortie. Don’t sneeze est batailleur, il breake et varie ses cadences et bien qu’instinctif, il est bien en place. De « traçages » appuyés en élans plus mélodieux, son équilibre est affirmé. Entre tension et retombées, les Normands séduisent sans oublier de griffer; le retour dans l’enceinte scolaire, souvent réductrice, n’est pas de mise. La cancrisation (je viens de l’inventer) s’avère, pour ces agités inspirés, bien plus profitable que toute atttiude par trop studieuse. On ne regrette, à l’arrivée, qu’une chose: c’est de n’avoir que deux morceaux à ingurgiter.
Mais Unschooling, doué (je me demande, d’ailleurs, comment j’ai pu laisser passer leur Defensive Designs), consolide ses bases et sa légitimité. J’irai même jusqu’à dire qu’avec sa grosse dizaine de titres, dont aucun n’est attaquable, il prouve ses capacités à lutter vaillamment contre ceux qui, d’ores et déjà, se voient reconnus. C’est tout le mal qu’on lui souhaite, l’écoute produisant sans conteste un effet de taille et engendrant un plaisir auditif sans répit.