Initié par Alexis Deux-Seize, membre fondateur du collectif bordelais Flippin’ Freaks s’étant illustré depuis 2017 sous le nom de Wet DyeDream, Pretty Inside se substitue au dit projet et sort, avec ce Teargas, son premier EP. Le fondateur y est épaulé par Lucas Mégardon : Drums, Lucas « La Maladie » Truchassout : Bass, backing vocals, Clément Pelo : Guitar et Hugo Carmouze : Bass (en tant qu’invité sur l’ultime titre du disque). Ce dernier gérant par ailleurs un projet solo prolifique, nommé Opinion, qu’il est impératif d’aller « checker ». Tous ont, déjà, du galon et de façon logique, cela sert l’intérêt des six titres joués. Deeper, en mode noisy-pop un brin shoegaze, secoue le cocotier 90’s et joue une pop turbulente, rapide, déjà attirante. Indie, est-il besoin de le préciser, le registre est et restera affuté jusqu’au bout de l’objet. Time to understand, dans une veste folk qui tombe juste, magnifique, s’offre des envolées exaltantes, mélodies scintillantes en poche. Il s’acidule, puis revient à des abords doucereux.
A sa suite, Bloodstains respire le même air poppy, alerte, vivifiant. Une fois de plus, les mélopées valent le détour et trempent dans un bouillon noisy. Flippin’ Freaks, structure indé roulant à la passion, sans biffetons ni manières embourgeoisées, loin s’en faut, fait extrêmement bien les choses. J’en veux pour preuve ce Teargas de choix. Side by side, posé, débute mélancoliquement. L’ombrage du morceau donne l’envie de s’y abriter. Puis les guitares s’excitent tandis que le chant reste, pour sa part, rêveur. Bordeaux trouve là un énième bon cru, en lequel on peut croire. J’ai cru brièvement, à la lecture du titre, à une reprise du Side by side des Thugs. Non non non non, Pretty Inside compose et s’impose. Il fait bien, pour cela il détient tous les atouts.
De cette manière Left on the corner, caressant, nous masse le moral. Il se fait ensuite plus rugueux, sans se séparer de sa voix sensible. Non seulement c’est beau mais en plus, c’est qualitativement imprenable. L’ep n’a pas traîné, ça va de toute façon vite quand c’est bon. Pour enfoncer le clou, il nous reste la ouate de Snowflakes, aussi merveilleux que la neige qui tombe que son intitulé évoque. Folk et sobre, le morceau borde donc délicatement une sortie marquante, une de plus au rayon Flippin’ Freaks et dans cette ville bordelaise dont la scène, grouillante, ne cesse de bourgeonner et briller de mille feux musicaux.