Groupe apparu dans les 80’s, mais voué à un échec de ceux qu’on ne peut réellement expliquer au vu de sa qualité, le Dead Famous People de Donna « Dons » Savage refait aujourd’hui surface après être passé, à l’époque, chez Flying Nun Records. Fire Records sort cet album, Harry, sur lequel on n’est donc nullement étonné de voir pétiller une pop mélodique, entrainante, qui rappellerait la fraîcheur d’un The Pains of Being Pure at Heart en moins noisy. Celle-ci euphorise son auditoire, dégage des sonorités positives, une voix ancrée dans les 90’s. Looking at girls, qui lance la fête, séduit de suite. Penchants 90’s donc, pop à guitares excitante et simplicité des mélopées assurent une jolie trame, d’une teneur qui à ce jour trouve encore aisément sa place dans le paysage musical. A l’écoute, on chantonne et la joie envahit les coeurs, par le biais d’une pop scintillante aux effets bienfaisants. Goddess Of Chill confirme d’ailleurs cela, doté du même éclat, d’une prestance poppy similaire qui jamais ne sombre dans l’irritant. S’il se montre en capacité de tenir ce cap sur les dix titres de son disque, Dead Famous People s’en ira chatouiller les grands et leur donnera du fil à retordre.
Safe and sound est en ce sens de bon augure, moins appuyé, peut-être, mais largement aussi plaisant. Ses cuivres lui refilent des allures de Boo Radleys et on note, derechef, la valeur des ritournelles engendrées par Savage. La mouvance pop est honorée, elle trouvera là une collection de mélodies parfaitement ouvragées. Turn On The Light en est, il suit de toute façon la voie tracée par Dead Famous People, accessible, flamboyante, qui l’amène à l’un des échelons du haut, réservés à ceux qui font tout bien. On retombe un peu, il est vrai, avec Dead bird’s eye, moins alerte. Mais on continue, mélodiquement, à se distinguer. La force de Dead Famous People réside ici, dans ces airs qu’on chantonnera sourire aux lèvres.
Photo Frances Carter.
Ainsi Groovy Girl, de ses fines notes sur un tempo soutenu, reprend t-il la marche en avant, réjouissante, de l’opus. Le groupe d’Auckland semble même, avec ce petit bijou, entamer une nouvelle existence. Les bases sont bien campées, il est en train de se parer d’un carnet de route de choix. The Great Unknown souffle une pop-folk du même tonneau que le reste, il affirme en plus la cohérence, l’unité de Harry. Dog n’est pas en reste: avec trois fois rien, on parvient là à un résultat sans accrocs, qui s’écoute sans forcer. To be divine, étincelant, gentiment ombrageux, en remet une couche dans la foulée. Les promesses du début d’album sont tenues, sans discontinuer. Il est rare de tomber, actuellement, sur des efforts entièrement aboutis. C’est le cas avec Harry, ne boudons donc pas notre plaisir. Le titre éponyme s’en vient d’ailleurs boucler le tout en se passant de rythme, voix et étayage réduit constituant son unique vêture.
Photo Frances Carter.
Le ton est moins vif, on n’en disconviendra pas. Mais qu’importe: Dead Famous People est de retour avec dans les pognes dix chansons à l’enchainement parfait, pop et belles, assez nerveuses pour s’incruster dans les esprits. On en remercie Fire Records, souvent dans les bons coups -qu’il s’agisse de retours ou de rééditions, ou tout simplement de sorties usuelles-, en savourant un Harry de grande valeur.