Anglais, salué par Henry Rollins ou encre The Quietus, The Cool Greenhouse fait dans le lo-fi post-punk, sans artifices. Ce disque éponyme est son premier album, on y trouve des dérapages noisy (Dirty glasses), une diction façon Thurston Moore « apaisé » ou Mark E.Smith « retombé », mais aussi et surtout une enfilade de morceaux de valeur. Le registre est typé, indé et « fait-main’. The stocks et ses traces lo-fi façon Parquet Courts, ses sons fous, démarque déjà le groupe et son effort. On est en plein univers DIY, celui qui très souvent accouche des meilleurs bouillons. Le débit vocal est soutenu en dépit d’un ton tranquille, il imprime indubitablement sa marque. Cardboard man et ses petits riffs, son rythme sec et sa dynamique post-punk à nu font encore la différence. On peut y choper, en plus, des sonorités emballantes, tordues. Vraiment cool cette maison verte, elle regorge de bruits et vocaux assemblés pour un résultat solidissime. Gum, sur un ton lo-fi bien sûr, tranquillisé et pourtant dérangé, fait merveille.
Des climats à la Sonic Youth des débuts se mettent en place, Life advice renvoie lui une urgence punky passée au filtre The Cool Greenhouse. Ses sons lui confèrent déviance et beauté. La voix, on y est déjà habitué, est un réel surplus, typé, pour l’opus en présence. Arrive le Dirty glasses nommé plus haut, on en est alors à la moitié du chantier et le plaisir est grand. Entre fausse coolitude grandement communicative et moments plus directement liés à l’énergie, The Cool Greenhouse se révèle. Son oeuvre, pour un premier jet longue durée, mérite bien des honneurs. Ni sage ni complètement chamboulé -quoique-, il ne délivre que du bon.
Smile, love! a des airs de B 52’s dans les sons. Vocalement, c’est bien entendu The Cool Greenhouse qu’on entend. L’écart n’est jamais loin, l’apparente quiétude du titre s’offre une souillure noisy qu’on retrouve, à l’occasion, sur l’album. Trojan horse se présente, obsédant dans l’empilement et la réitération de ses motifs. Sur le plan sonore, il dégage un cachet certain. La clique fait preuve d’imagination dans l’invention de petites stridences attachantes. 4Chan fait dans la tranquillité, ses guitares charment et, comme attendu, quittent la voie du milieu. Prospects allie finesse, vitesse et dissonance. Outlines renoue avec des atours déliés, achevant de conquérir l’auditoire. On ne peut contester l’identité, audible, de ces fauteurs de trouble d’ores et déjà voués à l’excellence.
A la fin de leur rondelle, ces derniers jouent un Subletters Pt. 2 (Ft. The Shifters) psyché, finaud, qui leur permet de finir avec brio. Le second volet de l’essai terminal est bruitiste, cependant il garde un côté peinard. L’écoute est un réel bonheur, doublé du sentiment de découvrir un combo à part. Lequel, dans son petit monde où l’indépendance règne, nous concocte là un album capable de tenir la dragée haute aux références du genre visé.