Paire nantaise déjà honorée en ces colonnes, Nabta nous gratifie, outre son Drop the mask sorti le 4 juillet chez Distag Records, de ce No excuses devant lequel on n’aura…aucune, excuse justement, pur se défiler. Sorti le 2 juillet, allez vous y retrouver, il convoque six morceaux d’une électro-dark maison, allégée par des motifs plus « éclairés » (l’introductif Hate/love, avec ce chant féminin mutin délectable). C’est donc reparti, on ne rechignera en aucun cas à s’y investir, pour une immersion en eaux sombres, remuantes, où les synthés virevoltent et nous emportent dans le flux de leurs boucles. La série est sûre, les « petits » Nabta méritent autant d’égards que certaines formations un peu trop vite plébiscitées. Lovely daze, dans la simplicité, s’évertuera à valider mes dires. L’objet sort, notons-le, chez Oráculo Records. On reste donc entre gens de l’indé, c’est là qu’on évolue sur le terrain le plus propice qui puisse être. On ne cherche pas à s’exposer, à se retrouver « commandé ».
La liberté prime donc, elle sertit l’opus. Modern man arrive, sur un ton moins percutant que les deux morceaux d’ouverture. Il plait, pourtant, autant. Dans ce créneau où l’ombre se projette, Nabta est dans son Playground de prédilection. La chanson évoquée, Playground donc, perpétue une méthode qui porte ses fruits. Le Français fait son apparition sur le bien nommé Nice, il est loin de gâcher l’affaire.
On s’entiche donc de ces machines sans complexité, d’une voix convaincue. Nabta n’a pas vocation à chambouler sa mouvance, à en bouleverser les fondamentaux. Mais tout ce qu’il fait est bon. Void, moins frontal, termine le truc en se faisant « intime », si on peut dire. Ou plutôt, il se tempère tout en gardant du cachet. La darkwave minimale de Justine Nabta / Gald ex pat, en binôme cohérent, fait mouche. Sans hostilité mais avec, rappelons-le, le sens de la « grisaille » » sonore, du climat pluvieux et du son qui accroche, le groupe poursuit sa route, de plus en plus assuré. C’est tout le mal qu’on lui souhaite, en même temps qu’au vu de ses sorties et de la qualité affichée, on en attend encore beaucoup de choses.