Venu de Cleveland, Knowso inclut des membres de Cruelster, Perverts Again et Cloud Nothings. On le rapproche de Black Flag ou Future of the Left, il dispose pour sa « défense » de ce disque, Specialtronics Green Vision, qui pétarade avec pas mal de brio et l’éloigne de ces références un peu hâtives. Il s’agit par ailleurs de son son debut album, après une poignée de sorties plus restreintes en termes de contenu. S’il se montre colérique, il est aussi ouvert et sa dynamique un tantinet punk s’accompagne d’élans façon The Ex (l’excellent Sea Of Tranquility qui ouvre l’album). Composé de Vocals/Bass/Guitar – Nathan Ward et Drums – Jayson Gerycz, c’est de plus un duo qui balafre ses compositions, s’offre un groove façon No Means No, à l’occasion, dans sa fantaisie (Chosen one). Prophecy, de la même ivraie, confirme. Calamine, au turbo punk-rock dopé à la basse ronde, valide une identité de nature à élever un opus attractif à chaque titre…et à plus d’un titre. Dans une urgence bariolée, Knowso se démarque clairement.
Avec Wrong calculator, dialogues cinématographiques et trame spatiale, expérimentale, mènent la danse. La paire aime à errer, ici elle n’achève pas vraiment l’ouvrage et on le regrette; la voie tracée aurait méritée d’être exploitée plus longuement. Mais Peaceful and Extinct, dans un folle fantaisie qui n’est pas sans évoquer un Primus cuivré, efface bien vite ce léger regret. Drunken Sailor Records, le label dont le projet est issu, peut se targuer d’une sortie captivante. Ce n’est d’ailleurs pas la seule de son catalogue, qu’il importe de découvrir. Celui-ci révèle en effet bon nombre de pépites »home made » qui embelliront notre quotidien.
Digital god déboule ensuite, porté, encore, par une basse en relief qui, couplée à la batterie, apporte une foutue dansabilité à l’ensemble. C’est une évidence, Knowso est loin de se restreindre à la seule caste punk. On l’en félicite, le genre est souvent ennuyeux. Il est ici contourné où plutôt, on en agrémente la vigueur d’atours inédits. Specialtronics, réduit à 50 secondes, marque l’auditeur malgré sa brièveté. Green vision, qui revient à un format plus étendu, impose son groove post-punk mâtiné de sons bien trouvés. Enfin, Open up the book termine un skeud qu’on n’a pas vu passer tant ses plages sont qualitatives, originales. Dense, le dit titre est dans l’exacte lignée d’un contenu intelligent, singulier, qui renvoie à quelques noms de renom mais porte avant toute chose le sceau de deux bonshommes unis, ici, pour la cause d’un projet louable.