Groupe de « folk de gouttières » formé en 2012 à Lugagnac (46), Inflatable Dead Horse était au départ projet solo de Daniel Williams, Gallois ayant débarqué en France, depuis Cardiff, affublé de ses musiques lo-fi enregistrées en appartement. Au gré des rencontres, le « bazar » a pris de l’ampleur. Aujourd’hui, Inflatable Dead Horse se compose de Loïc Trumeau– Guitar, Loïc Malavelle– Bass, Philippe Caray– Drums, Bruno Almosnino– Keys/ Piano, Stephane Zeigler– Sound et bien entendu William Daniels– Guitar/ Vocals. Est sorti un premier jet éponyme, en 2013, sous une formation différente bien que déjà groupale. Sort en ce mois d’août cette bondieuserie nommée Love Songs, aux huit titres qui pourraient permettre au gang sudiste de rafler…des titres. Le registre est enlevé, rock dans un premier temps. Better days ne laisse guère planer le doute: fougueux et cadencé, il botte les fesses et insinue des élans noisy qu’accentue Burn it down, seconde plage encore plus débridée. On n’est pas là pour conter fleurette, en dépit de l’intitulé choisi. On joue du rock, sur les chapeaux de roue, qui jute généreusement. Mais on sait, quand l’occasion se présente, se faire folk, dans une veine indé caractérisée (un tout aussi brillant A spoonful is enough, propret et soigné).
Dans l’élan, Green light honore lui aussi ce folk lunaire, sensible, à écouter les yeux fermés. Le morceau s’enrobe de parures lo-fi, de souillures qui en valident la beauté. Suivant une forme de double facette, la formation présente une fringante collection. Que A River Has it’s Reasons, perle absolue ornée d’un piano élégant, fait briller de manière plus marquée encore. On n’oublie pas, à cette composition étincelante, d’adjoindre un léger mordant, émanant des guitares.
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On l’aura compris, l’opus est un lingot. Il reste paisible avec Christmas at the Institute, mélancolique, chanté dans un ressenti perceptible. Il est vrai qu’un Noël en structure, ça marque son homme. Le titre en question réveille mon âme de travailleur social et ravive le souvenir de fêtes lors desquelles le ou la jeune, les yeux embués, regrettait l’absence…ou aurait souhaité la présence. Oh Marie Laure, ensuite, fait parler la poudre. C’est un tir rock nourri, à l’impact renforcé par la voix de Daniels. J’y entends du Gun Club, dans la classe dépenaillée comme dans les déferlantes sonores qui nous tombent dessus. Grinçante, la chanson braille et entre en crue. Mazette, le niveau atteint est situé bien haut!
On peut retomber, pour conclure, au son de ce In Our Backyard posé. Inflatable Dead Horse signe une dernière merveille de son cru, parfois…cru, en d’autres temps plus poli. Toujours, en tous les cas, d’une qualité inattaquable. Sur cette ultime réalisation, le second volet du morceau s’assombrit, s’abîme avec joliesse. On se retrouve au final, c’est une constante dans le pays, avec un disque à la perfection totale, issue d’un label indépendant auquel il va falloir accorder le plus grand intérêt et qui répond au nom de We Are Unique Records.