Groupe de post-Punk rennais, fondé en septembre 2018 par des ex membres de Regal et de Chouette, Galère unit Chris (Electric Nettles, ex Chouette) : Guitare / Chant, Max (Ex Regal) : Basse et Xav (Ex Sapin, ex Regal) : Batterie / Chant. Vert est leur premier EP, on peut y trouver sept titres costauds et finauds, sans trop de barrières. L’appellation post-punk est d’ailleurs insuffisante car le spectre du combo, large sans déborder, outrepasse ledit genre. Wood chopper, garage, mélodique bien que nerveux, introduit les festivités. Il ne Galère pas, s’inscrit dans le rayon des belles compos et crédite les trois hommes. Ceux-ci, sortant de chez Azbin Records -ce qui ne gâche rien-, vont assurer un max. Countryside jam, avec ses airs de Gang of Four, groove grave. Saccadé, porté par des notes qui « africanisent » quelque peu, c’est la seconde réussite d’un EP qui ne contient que ça. Boys should try, mieux que d’essayer, réussit à nous toucher en déployant une trame vivace. Galère instaure un trip extrêmement agréable. Le nerf du post-punk est certes de mise, mais s’accompagne d’une subtilité approuvée.
Gotta listen, à son tour, séduit en riffant comme on aime, en instaurant un jeu dynamique. Indé affirmé, Galère convoque quelques plans bluesy, chante euphoriquement. On ne peut que s’y plaire, le champ musical investi est réellement attractif. On est souvent bon quand on vient de Rennes et de plus, le pedigree des bonshommes plaide forcément en leur faveur. Leur parcours, pour le coup, se prolonge de façon avantageuse. L’Ep, en outre, est, presque, de la taille d’un album. Ca permet d’éviter la légère frustration que parfois, on ressent à l’écoute d’eps quatre ou cinq titres.
Cow dung amorce la fin de l’objet, il m’évoque The Ex. Ca prouve bien, ce type de rapprochement, qu’on n’a pas à faire à des peintres. Ou alors, c’est que le tableau sonore est diablement bien foutu. Il faut les en féliciter, l’auditeur apprécie de se fader un groupe capable de tenir sur la durée sans sombrer dans le remplissage. Chemical stores, détendu, doucereux, fait valoir de superbes ritournelles. Une louche, mesurée, de country, une pincée de blues: on dose le tout, on y intègre des chants sensibles. Nul besoin d’en faire des tonnes, l’objectif est atteint. Galère dissémine de plus, ça et là, un soupçon de loufoquerie.
Tout ça passe comme une lettre à la poste: on a même droit à un bonus, intitulé Organic, sur le version digitale du disque. Ca tombe bien, il étend le reste avec brio. Surfy et rude dans sa joliesse, il trouve en toute logique sa place dans l’ensemble, au cachet certain et à l’identité déjà très en vue. Mention bien, par conséquent, à Galère pour son Vert signé de mecs aux capacités savamment exploitées.