Doté d’un parcours dans le rock, Chen Moscovici–a.k.a Moscoman s’adonne maintenant au créneau électro sous le prisme, justement, d’une approche indé à mon sens encore trop éparse. Son Time Slips Away en est le reflet, souvent énergisant. On pense lorsque les morceaux défilent à We Have Band, par exemple. L’éponyme Time Slips Away, qui ouvre la marche, engendre ce ressenti. Refrain répétés, boucles sans complexité, de choix, et dansabilité indéniable font le boulot. What Do We Care feat. Tom Sanders (Teleman), d’une électro aux vocaux mélodiques, assène son We’re young, we’re cool, we’re so beautiful qui restera dans les têtes. La basse accentue les ondulations. L’Israëlien basé à Berlin, fondateur de son label Disco Halal, ouvre son horizon avec Wish I Was In Tokyo, plus contemplatif, avec ses motifs jazzy qui dépaysent joliment. L’instru sert d’interlude, puis la vigueur mélodique, bondissante, reprend les commandes au son de Eyes Wide Strut feat. Wooze. Les bons titres se font suite. Moscoman ne chamboule pas la mouvance, mais y apporte une contribution crédible. Des accents cold, ici, le créditent. On dirait du New Order, l’impression rend le morceau d’autant plus plaisant.
Il y a de plus, sur Time Slips Away, une fraîcheur mélodique bienvenue. Les intervenants, en nombre, assurent et se montrent sûrs, fiables. Maker Breaker Faker Taker, long de sept minutes qui ne barbent pas, marie le club, l’obscur, le céleste et des touches indé. A chaque morceau, Moscovici rend une ébauche aboutie. Myths Still Exist feat. Niki Kini lorgne vers l’orient, comme le ferait une Natacha Atlas. Ses synthés, sa basse, une fois de plus charnue, le font s’envoler en le rendant dansant, atmosphérique. Sens of time, alerte, fait dans la cold bordée de notes guillerettes. Turning Tides feat. Vanity Fairy, avec son chant sucré, laisse filtrer des tons pop-rock.
L’éventail est intéressant, les chansons sans défauts. Back and again réinstaure une quatre-cordes joufflue, des sons en averse. Placé au milieu des tendances explorées, il en constitue l’amalgame ajusté. Une voix masculine, grave, s’y invite. Puis Natural Born Losers feat. Wooze consolide à son tour l’album. Son électro-pop rythmée, chantée à plusieurs, conjugue mélopées et acidité dans les sonorités qui l’étayent. Moscoman reste performant, inspiré, sans sombrer dans la redite. Moshi Moshi peut se targuer d’une nouvelle sortie estimable en temps estival. Violet candy, de tons froids en nappage plus enjoué, se démarque à l’instar du reste. Les machines y intègrent des parties à la lisière des 80’s. Le tout est sans cesse accompli, à aucun moment on ne peut déplorer le « déjà entendu ». C’est forcément un bon point.
A la fin de la fête, Golden Hours feat. Nuphar allie jolie voix, claviers retenus et…retenue, justement, dans ses atours. Moscoman signe, par le biais de ses douze compositions variées, une rondelle qu’on écoutera avec plaisir, sans la fuir ni relever la moindre faute de goût.