Quatuor de notre pays, basé au sud de Lyon, Pervitin fait rugir un rock sans trop de fioritures, décliné ici en quatre actes pénétrants. C’est son debut EP, les briscards du rock garage qui le composent s’y montrent à leur avantage. Constantly wrong, sauvage, assure une ouverture tranchante. Une louchée de Fugazi dans l’esprit, une cuillerée de foncerie sans calculer, et voilà déjà une compo solide. Third planet from the sun, qui suit, inclut des mélodies, dans le chant, qu’une cadence effrénée vient catapulter. On sent que l’expérience des musiciens, conséquente, leur permet une mainmise constante. Si le groupe est peu présent scéniquement, notons que ses apparitions, ce qui n’étonnera personne, impactent l’auditoire. Pervitin a joué, par exemple, avec The Cavemen, The Morlocks ou le Villejuif Underground. Ca donne une idée de l’intensité dégagée…
L’Ep, avec un certain brio, la renvoie. Repetitive mechanism, dans un format garage entre rugosité et mélopées salopées, voit la clique évoluer dans ce qu’elle aime à faire: un rock sans artifices, pétaradant, qui se pare de morceaux sans faiblesses. On n’est pas complètement dans le furax, on se situe plutôt dans une caste garage rude dans ses ritournelles. Ca réussit au groupe, dont on attendra la suite avec curiosité.
A fluffy thought, quatrième et par conséquent dernier titre de l’ouvrage, s’en tient à la voie déjà tracée par Pervitin. Il y a du Jay Reatard dans les chansons, qui fuzzent et dérapent avec panache. On n’y fera pas la révolution, le créneau est déjà chargé. Mais dans l’exercice qui est le sien, Pervitin rend une copie sans ratures, aux paragraphes probants. On est preneur, l’ensemble vaut d’être loué en espérant une confirmation, à l’avenir, sur d’autres formats du même tonneau.