Comme chaque année, Howlin’ « indispensable » Banana nous fait le coup du sampler estival. Non mais attends Bertrand, il espère quoi le label? Se la péter? Il peut même si ce n’est pas dans ses intentions: ses groupes sont brillants. Nous éblouir? Il y arrive: les compositions des dits groupes, entre singles et inédits, démos, lives et autres merveilles, font sensation. Alors pensez si ce Summer Sampler #7, offert en téléchargement libre, vaut sa pléthore d’écoutes tout « fredonnement » en sus. Parce que déjà, mes chouchous de Tapeworms, dont l’album suscite d’ores et déjà une attente fébrile, débute avec son Safety crash bien shoegaze, qui vient marcher avec brio et insolence -celle des talentueux- sur les plates-bandes d’un My Bloody Valentine. On ne peut mieux commencer, Kevin Shields ne doit pas être tranquille. le Funtastic à venir de Margot (dont j’adore le chant sucré) et ses acolytes fera, je vous le dis « direct », des ravages. Il est ici secondé par eGgs et son Still life, seconde perle pas très éloignée dans le genre. Dans sa planète indé, le label nous fait don de formations largement à la hauteur de celles des autres pays. Fontanarosa, à l’aide de Out Of Mind (Unreleased Track), suivant un déroulé façon JAMC dans ses temps les plus « cools », confirme. Je m’attends de toute façon à un festival -sur disque, époque oblige- de titres de taille. Je suis servi, Double Date With Death livre ensuite Fluorescent dans sa version démo. Garage-pop au chant en Français, c’est, encore, une pépite estampillée Howlin’.
Cathedrale suit avec Gold rush, folie post-punk sans appel. Cloud Factory, « ramassis » génial de membres de groupes toulousains, fournit après ça une nouvelle régalade nommée Talk too much. Attaques rock drues sur chant féminin plutôt avenant, ça fonctionne sans forcer le moins du monde. On rigole avec l’excellentissime Th Da Freak, qui se « tape » le Crazy in love de la creuse Beyoncé (signée chez Howlin’, hum désolé la blague ne peut faire rire qui que ce soit). Il le fait bien, comme tout ce qu’il entreprend, ce grand prolifique. Il le relifte indé, sans trop le « vitrioler ». Beyoncé l’aurait pourtant mérité. Allez je me tais, Carambolage vient nous heurter avec un Weekend nostalgie synonyme de jubilation, étayé par des sons de synthés « pas mal du tout ». Un tube à la fois rock, électro, poppy, aux textes faussement naïfs.
On a la qualité, on la variété (comprenez DIVERSITE). Que demander de plus? Sûrement un Primates, drogue kraut fournie par Baston. On prend de la hauteur, on renverse au passage quelques nuages car le groupe, en plus de traverser le ciel, fonce. Vers les sommets. Il y file le relais à Special Friend, dont la pop subtile et noisy touche les coeurs sur Motel (démo). L’été va être bon, il va osciller entre toutes les tendances les plus délectables qu’on puisse s’envoyer. Les Avions y laisseront des traces indélébiles (l’alerte et mélodieux Lean on me (démo)). Un titre à la Posies, tout juste « super ». Comme l’est celui de Pop Crimes, Where do they fly (live), lui aussi mélodique mais sous le joug de riffs secs. Il n’y a là aucune entourloupe, la cuvée de la mi-juillet est d’exception. Gloria, qui signe Global warning, vient se révéler à mes écoutilles, qui en frétillent. Pop, rock, fuzzy et bien orné, allez hop!, on peut charger le morceau dans le coffre à jouets soniques. Ses motifs, en plus, dépaysent avec à propos.
La fin arrive à ce moment, Volage la paraphe avec The aftermath. Une envolée psych-pop elle aussi parfaite. Lente et belle, fine et délicate, elle clôt un sampler qui récapitule superbement une demi-année/année de morceaux de haute volée, d’opus sans trous noirs, tout droit sortis d’une écurie Howlin’ où tout est bon à écouter. De quoi se faire, dans l’attente des sorties prévues à la rentrée, un été indé loin d’être raté, à déranger allègrement les voisins dans leur écoute du dernier Beyoncé.