Duo nantais, Nabta voit convoler -soniquement- Justine Nabta et Gald ex Pat, qui ensemble combattent le conformisme musical et composent une EBM qui raflera les suffrages, lyrics dénonciateurs à l’appui. Leur Drop the mask, sorti chez Distag Records -ça apporte d’emblée du crédit à la k7 en édition limitée concoctée pour l’occasion, DIY et bluffante de magnificence-, plaide très largement en leur faveur. Digital, boucles virevoltantes dans le cornet, en plus de dézinguer l’électronique (du monde actuel), rejoint les brestois de Maman Küsters en termes d’EBM qui pulse, chantée pour le coup à la fois en Français et dans la langue de Shakespeare. Je tourne en rond, aussi impétueux, irrévérencieux, pas plus optimiste dans ce qu’il renvoie, pose une deuxième jalon marquant. Le constat me hante, déjà, depuis bien longtemps: la qualité existe chez nous, bien des groupes le prouvent. Nabta en fait partie, armé d’une batelée de compositions sans écueils. Il y a un petit goût de Pravda, où officièrent Mac et Sue (puis Nina Roberts), dans le son et les textes du projet.
On ne s’en lamentera pas. Danse danse danse, fidèlement à ce qu’il annonce, fera transpirer nos pores. Gald et Justine, de nappes enveloppantes en gimmicks fatals (l’éponyme Drop the mask, alerte, en est truffé), font mouche. Arrêtons de, sans cesse, aller chercher le fiable à des lieues de nos terres. Il est là, chez les petits labels, chez les vrais. j’en veux pour preuve l’objet décrit en ces lignes.
Ainsi Ton corps, sans s’éloigner du format EBM cher à Nabta, valide l’investissement de ces derniers. Le corps-objet, voilà par ailleurs une thématique, répétée pour le coup de façon obsédante, qui vaut une réelle attention. Intéressant sur bien des points, Nabta Drops the mask. Il s’avère estimable, opère selon les règles d’un DIY qui souvent génère des travaux personnels. C’est le cas sur les six titres du rectangle de plastique, à la cover signée ARIAZ. Après cinq plages vives, Void rétrograde. En vitesse, pas en qualité. Il est malgré ça excellent, serti de sons parfaitement à sa taille.
Au final, Nabta constitue une découverte dont la valeur ne surprendra pas grand-monde. Nantes, en effet, abrite une coffrée de groupes doués. Distag, en outre, dispose d’un catalogue qui doucement s’étend, fort de sorties dont aucune ne cède à la facilité ou à toute forme d’attitude mainstream. Ca aussi, ça se prend et Drop the mask, en ce sens, vaut l’achat, écoute « vintage » assurée et impact affirmé en perspective.