Signé à l’époque chez Lithium, label d’un certain Diabologum, Candle s’est formé en 1990. Isabelle Andres (chant, guitare) et Julien Retaillaud (chant, guitares, arrangements…) le composèrent, sortant un EP (Beginning blue) au sein de la structure mentionnée plus haut. Ceci avant de devenir Carmine et de monter leur propre label, Karina Square, disques et dates de choix à la clé. Mais il y a eu aussi, de la part de Candle, cette démo aux huit titres estimables, nommée Beginning blue uncut. La toute première, envoyée à la base pour démarcher. Cette petite pépite revoit le jour, 30 ans après, sous l’impulsion de Julien. Et le moins que l’on puisse dire, à l’écoute, c’est qu’elle délectera le moindre sympathisant de nos 90’s adoubées. No eyes, « perlette » noisy au chant doucereux façon My Bloody Valentine, ne laisse guère planer le doute: on est là dans les sphères soniques du moment, chant duel en surplus. Mazette ma p’tite Josette, c’est du bon! Du shoegaze sans manières, façonné dans le rêve et le son qui dérape. Et qui, quand il se pare de coton (Burning blind), te pond une étoile dreamy entièrement étincelante. Kevin Shields et consorts ne sont jamais éloignés, ces deux-là ont un p+++++ de goût et parviennent, sur ces morceaux accrocheurs, à quasiment égaler la clique irlandaise en termes d’impact. Tears of blood, suivant une voie entre flemmarderie inhérente au genre et cadence qui s’emballe, zébrures soniques bien assénées, validant la belle impression générée par la paire.
Je suis aux anges, moi le fan de ces MBV qui mettent leur vie à sortir un disque. Never thought, avec cette complémentarité dans les chants, cette teinte pop noisy et mélodique, ne se prive pas de confirmer. Idéalement posté entre glissements bruitistes et beauté pop des organes vocaux, Candle, dont le nom me fait penser de façon immédiate au génial Daydream Nation de Sonic Youth, séduit. Et puis il trace sa route, sur Three weeks in a day, sans se retourner. Mon oreille me susurre alors qu’en ces temps de créativité intense, notre nation regorgeait de groupes à la valeur énorme.
C’est le cas avec Candle, donc. Son See me smile, marqué par les mêmes atouts, s’impose. Then a hole saccade, perdu dans ses songes. Avant de s’en extirper, bien plus vivace qu’en son début. Ca fait du bien, à la tronche comme aux sens, de réentendre tout ça. She wants, délicieusement paresseux, se charge de mettre fin à une démo qui, émancipée de sa principale source d’inspiration, surpasserait bien des albums. C’est en tous les cas jouissif, précieux aussi, de voir revivre de tels essais. Puisse cette démo circuler à nouveau, sans retenue, et abreuver les cages à son d’une large frange de la planète indé. Ca ne serait, de toute évidence, que du plaisir sans chaines pour n’importe quel amateur féru de ce son à mon sens intemporel.