Le cd master de ce disque est réalisé le 25 septembre 2000. L’album sort…en septembre 2001. Rubin Steiner, son auteur, le retrouve aujourd’hui, en mai 2020 donc, et le met à disposition sur son Bandcamp. Sachant que l’objet, sorti uniquement, à la base, en vinyle, était introuvable depuis plus de 15 ans. Verdict?? Eh bien le tourangeau pas rangé trouvera à nouveau, par la grâce de ces sept titres joueurs, un certain nombre d’une part d’acquéreurs, d’autre part d’amateurs de son terrain d’exploration qui, ici et déjà, passe par une flopée de genres à l’étourdissante union. Test Recordings numéro 1, c’est son p’tit nom, brasse en effet rock, pop, électro, hip-hop et pointes funky, se veut dansable et, au bout de la course, claque une belle tannée aux disques de l’année…quand bien même nous ne sommes qu’en mai. Nylon, qui inaugure la zik du futur et ne tient pas qu’à un fil (de nylon), confronte hip-hop et électro, ouvre les portes du club et balance de la boucle savoureuse. On trouve, merci m’sieur, ce son de basse qui instantanément assouplit le bassin. Ca virevolte, on cute soudainement en mettant en avant les sons finauds du bonhomme et puis…on repart, bien entendu, dans le « jubilant » qu’on aime tant chez Rubin. En plus y’a du chant, ça ne fait qu’impacter plus encore l’auditeur, à savoir moi-même mais il ne sera de même, je présume, pour bien d’autres.
Lo-Fi Nu Pop joue avec le chant, l’extrait de la norme et ne dit pas son nom. Inqualifiable, on y trouve du hip-hop, un enrobage un tantinet funky, la pulsion semble être électro. Il est bon de suivre le sieur Steiner là où lui essaye, avec bienveillance, de nous perdre. Ca serait aussi un peu dub que je n’en serais nullement étonné. Je suis perdu, dans un délice de sonorités. Synthétic flow, chant songeur et psyché, cadence alerte, me fait lever les bras, de bon matin, face à ce clavier où j’écris ces quelques mots. Il est bon le Rubin, c’est peut-être le bazar at home mais on le remerciera, grandement, d’avoir remis la main sur ce bruit si savamment conçu.
For children, (re)posé, assure un interlude avenant, une transition pas forcément la plus marquante au vu du reste, mais qui se tient bien. Trop peut-être. On est heureux de retrouver, quand survient Have you seen the boys, une électro dont les paroles, à l’instar de celles d’une palanquée de tubes issus par exemple des 80’s, nous pousseront à les reprendre en toute occasion. Référent number one dans l’art de faire joujou avec les sons, le ressortissant de chez Platinum Records nous livre là des morceaux qui, 20 ans ou presque après leur naissance, n’ont pas pris une ride et constituent un joli bain de jouvence. L’opus est court, certes, mais marquant en diable. Electrified, complètement possessif, obsédant, ondule de la quatre-cordes et jette du bip, de la voix robotisée, qui achèveront de conquérir celui qui, et il fait bien, se projette dans l’écoute de ces Test Recordings numéro 1 qui passent l’épreuve sans peiner le moindre instant.
En fin de désarticulation corporelle, Triangle ne polit pas les angles. Séquences et chant une fois de plus « d’ailleurs », sur une trame plutôt céleste bien qu’enlevée/saccadée, assurent à Steiner une terminaison qui lui donne raison. D’avoir pensé, joué, enregistré puis ressorti une collection de premier choix, sur laquelle je vous somme instamment de vous ruer. Je ne vous entendrai pas me remercier, la tondeuse passe ce matin à l’orée de mon superbe immeuble de banlieue. Mais vous ressortirez de l’audition ragaillardis, imprégnés d’un son « made in Rubin » enthousiasmant de bout en bout.