Duo nancéien, Tequilasavate y su Hijo Bastardo réunit TequilaSavate: Reverb vox, dano guitar, foot drums et El Hijo Bastardo: dano guitar, vox, maracas, dance, tous deux tombés dans une bouillonnante marmite, au moment de leurs premiers pas musicaux, où macèrent rock’n’roll, blues, surf, punk, garage et rockabilly, que Samba Apocaliptica fait s’entre-tuer pour, au final, dégommer…l’auditeur. Après une brève annonce qui ne laisse guère planer le doute, Viva Danny Trejo catapulte un « wak eun’woll » hispanisant, sauvage et exotique, cuivré, qui s’exécute pied au plancher. Eh ben mon lapin, v’là des rudes quinquins! Des Lorrains qui mettent rarement le frein, qui à deux esquissent le vacarme de tout un régiment. Black Direwolf et ses cris démoniaques le confirme, la base est…basique? Non car sous ses atours immédiats, elle est très pensée. Musicalement, la paire fait feu de tout bois. Mi Tequila, finesse surf superbe, fait valser les épaules. Il s’emporte, rude et stylé. Eh oui, les deux son entièrement compatibles et nos gaillards en apportent, en assènent même, la démonstration. Santanico Pandemonium en remet même une belle tranche dans la gondole subtilité, pleine de couenne mais taillée à même la meilleure des carnes comme le veut le trépidant Scumbag. Des mariachis fous, voilà ce que sont Tequilasavate y su Hijo Bastardo.
Ils surfent sur un bel instru, racé (Chupacadabra IV). Entre le réfléchi et l’instinctif, ils bricolent et la baraque tient debout, bigarrée et magistralement conçue. Nuclear war va tout de même la faire vaciller, à l’écoute je pense à la vague alternative du pays, dans les 80’s et les 90s, forte d’une incroyable richesse. Cette dernière est ici parfaitement restituée, à l’actuelle mais en y invitant la prestance des combos passés.
Get wild, on l’aura saisi, se veut apache. Cramps et Spencer y livrent un combat féroce, le groove leur sert de bouclier. C’est au Mexique qu’ils se font la nique, ça nous donne un brillant Dead à l’exotisme remarqué. Le ciment est lo-fi, la trame indé à souhait. Suivant un emporte-pièce qu’il tient solidement en mains, Tequilasavate y su Hijo Bastardo met dans le même panier classe et crasse de haut vol. Il joue bien, compose bien, c’est pas rien et ça a du chien. Samba de muerte, fonceur et magnifique sur ses solos, se fait à son tour remarquer. Les déguisés font fureur, rappelant qu’à Nancy nichent des troupes de qualité. Hate, menaçant, reste retenu, orné par l’ambivalence des chants. Le mainmise est récurrente. Spicy tacos, évidemment épicé, jacte en mode blues-rockab finaud et irrespectueux. La rage du garage y siège, audible.
Enfin, Chili Cheese Salsa poursuit le dépaysement, achève en cette occasion le trip unique du duo. Il fatiguera lui aussi les corps, dansant et typé, « de là-bas », en tirant donc le dernier coup de fronde d’un groupe singulier et démarqué, auteur sur ce Samba Apocaliptica d’un effort de toute première bourre.