Surprise Maryse! Dead Hippies, visiblement encore en appétit après son Résister de septembre 2019), nous refile en prévenant personne, ou presque, sept titres inédits sous la forme d’un EP répondant au nom de Ghost Tracks. Tirés des sessions de Please kill me et de ce Resister très consistant, ils invitent de suite à pénétrer dans le club noisy-dance, qu’on connaît désormais très bien, de la clique. Les tracks ne resteront pas ghosts très longtemps; d’emblée on se fade, avec l’électro-rock aux synthés « trop super » de Drive until tomorrow, un ticket pour la jouissance des sens, sonore et trépidante. Entre organique et « machinisé », Dead Hippies s’exprime mieux que quiconque, rejoignant en cela ses amis de La Phaze repartis, eux, pour de nouvelles phases. Sa palette ingurgite tout un tas d’influences, qu’elle recrache à la sauce maison. Celle-ci pique et fond en bouche, façonnée par des hommes qui ont à leur actif un parcours fourni et jamais dévoué à la norme. Like a dog, tout aussi dansant et euphorisant, y va de ses boucles et voix déviées qui, irrésistiblement, font monter la pression et péter les pas de danse. C’est club et underground, rock et électro, ça rugit et ça bondit. A l’arrivée, personne n’en sort sans sa dose, légale, de dope musicale consommée à ciel ouvert, sans s’en cacher parce que trop bon pour attendre. Au nez et à la barbe des autorités qui, de toute façon, ne connaissent pas le produit.
En parlant d’autorité, on tombe ici sur un Bye bye president savoureux, funky et endiablé, porté, encore une fois, par un tissu électro qui virevolte et délivre des effluves enivrantes. En termes de gimmicks qui flinguent et dézinguent, de breaks, pour le coup, vaporeux et débouchant sur une suite trépidante, le projet d’ Arnaud Fournier et consorts régale, à nouveau et très peu de temps après sa dernière sortie, ses inconditionnels. Dont le nombre, on le comprendra aisément, grandit.
Avec leur Fight time rock et nappé, comme à l’habitude et avec une prestance jamais démentie, de sons qui ne ménagent pas les corps, les trois comparses rameutent sévère. Furieux, les 2 pieds plantés dans le groove, Dead Hippies livre du pur jus, qui attise le désir de revoir le clan sur les planches. Walker wanker te tire par la manche; t’en peux plus, tu transpires et délire. Il te ramène, pourtant à la piste de danse. C’est reparti pour un tour, de toute façon ses séquences font dans l’excellence et au bout du bazar guette la transe. Avec les effets presque psyché de Cross the rubicon, taillé dans une électro à l’obscure clarté, le trip prend un virage psychotrope. Jamais en rade, le trio en a dans le moteur et après avoir mis le turbo, il accoste en terrain psychelectro. On se familiarise vite, on en connait à l’avance l’impact et on l’encaisse volontiers.
Au bout de cette hallucination pour le moins remuante, Stelliform, dernière étoile filante (notez ma verve..) électroïde, déploie un instru grésillant, cosmique et sémillant. On l’imagine bien, ce Ghost tracks, couplé à Résister et joué en salle ou en festival où la foule, sans aucun doute, s’épuisera au son d’une ribambelle de ritournelles explosives et incisives.