Projet solo de Goran Lautar, basé à Zagreb en Croatie et hébergé par un label Néerlandais (Wave Tension Records), Neon Lies a pour lui un son synth-wave aux claviers très présents, voix grave de rigueur, touches 80’s de mise, qui le voit évoluer favorablement. Ce Loveless adventures est son nouvel album, pas sa première sortie: derrière sa jolie pochette, on y trouve pour débuter un Drugz dark-wave de bonne tenue. Le décor est planté; claviers aux sons hors-champ, cadence entraînante et climat plutôt froid se partagent la gâteau. Hideaway, dans la foulée, laisse ces machines « reines » mener la danse cold, couplées à un rythme minimal mais insistant. Lautar crie, sa voix prend alors un ton aigu; ça amène de la folie, bienvenue, dans ce registre personnel qu’on imagine créé dans le recoin d’une pièce, en autiste sonore doté d’un talent porteur.
Down arrive, rythme décalé et nappes célestes en vue. Il est facile, à l’écoute de ce que fait Neon Lies, de se laisser porter. On aimera, aussi, les bruits grésillants dont il truffe son disque. Dans ses textures simples, il insuffle déviance et froideur avec justesse. Le tout est de plus assez vivifiant car convaincant, à dominante alerte. Learn le confirme, le projet est fiable. Son refrain exprimé à l’envi suscite l’hypnose, captive. Les basses d’Insecurity, cold-wave et évoquant Motorama à l’instar, d’ailleurs, du morceau, séduisent. On s’y plait, dans ce Loveless adventures qui en dépit de son nom générera amour et écoutes. Le titre accélère, il conserve toutefois ses abords célestes.
Loveless, sans similitude avec My Bloody Valentine si ce n’est dans ces brumes dont peut ressortir une forme de torpeur, vaut entre autres par ses sonorités de synthés réfrigérées, son refus de trop en faire. Dans l’unité, en honorant un pays dont peu de groupes ressortent -il y en a, et des bons!, mais ils sont certainement trop peu relayés-, l’homme solo fait ses preuves. Hands joue une pluie lumineuse, qui s’appuie bien entendu sur des « keyboards » efficients, sur une voix monocorde au point qu’on s’en entiche bien vite. Alone file devant lui, laisse filtrer des bruits une fois de plus décalés, à la limite de l’indus. Un break survient, basses en avant, puis le tempo échevelé s’empare à nouveau des commandes. Bien vu.
On arrive au bout eu chemin.Light nous offre pour conclure une pièce de choix, la cerise sur la gâteau en quelque sorte. Gimmicks forts, boucles qui impriment l’auditoire, bribes de chant répétées; tout ça, assemblé, forme un morceau de haut vol. Neon Lies n’a pas échoué, ses neuf titres underground et millésimés, typiques d’un créneau auquel ils font honneur, le créditent sans faillir un seul instant.