Groupe rouennais, déjà un bon point, Shadows of Planes prend son envol sous la houlette, entre autres, de l’ex Cristal Palace, ici guitariste, Alexis Campart. Ce Glasgow kiss sort d’ailleurs assez vite après l’apparition du combo, démontrant une certaine créativité et livrant 5 plages honnêtes, d’un bon tonneau. On y trouve un rock teinté de pop, souvent alerte, qui peut se parer d’élans cold (la basse de Blue hour) et fait valoir de réelles qualités mélodiques. La chanson en question me rappelle en outre, pour ceux qui ont pu connaître, les Suédois de Kent sur l’album Isola, datant déjà de 1997, via leur excellent Bianca.
C’est toutefois The dream, post-punk au chant mutin, qui lance les festivités. Un premier essai déjà abouti, dans la simplicité et sans en rajouter. Orné, lui aussi, d’un décor cold qui nous ramène quelques décennies en arrière. Des guitares volubiles, rock mais aussi bluesy voire funky sur le dit titre, étayant efficacement l’ouvrage. On est là sur des trames vives, l’instrument à quatre-cordes amène une coloration froide bienvenue, à nouveau, sur Spotlight. Aucun faux pas à relever; si Shadows of Planes devra bien entendu confirmer à l’avenir, pour le coup il est loin de battre de l’aile, sans ombre au tableau.
Derrière tout ça, il y un joli vernis pop, des éclats noisy d’obédience 90’s (Blue hour); ça pétille et ça donne envie de se trémousser. Second of eternity, après un départ tout en vitesse, breake puis repart sur ce registre enlevé. Bien vu, l’effet est certain. Sobre dans ce qu’il tente, Shadows of Planes se pare d’une carte de visite qui suscitera la curiosité. Le quatuor a de plus du goût, lançant pour parachever son EP une reprise du Some girls are bigger than others de qui vous savez, devant laquelle il se pourrait que Morrissey agite son bouquet, comme il aimait à le faire du temps des Smiths, avec joie et reconnaissance, avec un petit côté précieux aussi. On n’en est pas encore là, certes. Mais il est permis de rêver, Shadows of Planes en…effleure par ailleurs la possibilité sur l’amorce de l’objet décrit en ces lignes.
Pour l’heure, il signe de bons débuts. Plaisants de par leurs mélopées, rythmiquement entraînants, dotés d’incrustes nerveuses qui ne sont pas pour déplaire. On salue donc l’effort, dans l’attente d’un avenir qui pourrait, compte tenu des dispositions entrevues, réserver son lot de moments marquants au clan normand. A lui donc, de valider un premier jet aux promesses évidentes.