Chez Jean-Michel Jarret, où officient les agitées et attachantes Charlotte et Ariane sous la houlette de Ray Borneo (boss du label Petrol Chips), on recourt aussi et comme chez le « fabuleux » Jean-Michel Jarre, aux machines. A la seule différence que chez elles, on ne fait pas d’la bouse avec. Au contraire les 2 donzelles, auteures ici de leur 2ème EP qu’elles ont nommé We need distance, balourdent, sans être lourdes et en réussissant leur coup…à l’occasion de la Saint Valentin!, une zik distillée avec entrain. Voilà qui mettra d’la vie chez les couples déjà morts; il y a là de quoi se trémousser et s’enlacer mais attention, tout ça se fera dans la déviance. Jean-Michel Jarret n’est pas venu pour distribuer des câlins quand bien même il se fait, sur un savoureux Stick for ugly men, mélodique dans son allant. On secoue avec dextérité, on trouve le son qui fait mouche et ce, sans forcer. Dick rentre, si on peut dire, dans le vif du sujet en lâchant une roquette synth-punk bien riot, chants mutins en avant toute. Ca y est c’est parti, on se remue le fessier et le refrain, anglo-allemand, obsède. JMJ trace sa route, pas le temps pour les détours à la noix; on est ici sans foi ni loi. On se la raconte même genre je connais l’Italien, avec un Autofobia qui en plus de dépayser, séduit de par ses salves de synthés qui traversent le ciel.
Les demoiselles sont en colère, j’en veux pour preuve leur Angry lui aussi bien senti. On parle, à leur endroit, de New Order, Beastie Boys et Bananarama. Peut-être bien, n’empêche qu’à l’arrivée ce sont bien elles qui fixent le rivet. Leurs volutes de claviers et voix impétueuses, entre élans riot donc et touches façon B 52’S, s’assemblent sans faux-semblants.
On en aurait volontiers fait un album entier, de ces titres pitres de haute volée. Wise toy, légèrement cold, lâche à son tour une torpille sonore placée entre l’offensif et le plus céleste. Pas d’ennui sur ce We need distance qui nous rapprochera d’elles, foutant en l’air le voeu exprimé dans leur intitulé. C’est d’ailleurs l’éponyme We need distance qui ferme la barrière, en brisant les barrières (de distance) parce qu’à l’issue, on en redemande Fernande! Déjà parce que c’est bon, que ça s’écoute jusqu’au bout d’la route. Parce que c’est indé aussi, issu de chez Petrol Chips où là encore, on brode des beaux décors sans faire dans le convenu.
On s’en remet une goulée donc, avide de son insoumis, pour ensuite partir à la (re) découverte des artistes du label, qu’on ajoutera sans hésiter à la liste des structures vraies et généreuses en sorties de poids.