Toulousain, Cathedrale fait sonner son rock, garage, depuis une première démo datant de juin 2015. Si le créneau lui a permis de démonter de réelles capacités, le quatuor opère avec ce Houses are built the same, enregistré à Londres au Haha Sound Studio et produit par Syd Kemp, une légère mue sonique. Son propos se clarifie, le rendu s’étoffe et on s’approche de façon plus récurrente d’un post-punk dont percerait la rudesse groovy d’un Parquet Courts. Une sensibilité (power) pop vient embellir le tout, on continue à dégager une belle énergie et au bout du compte, il s’agirait peut-être bien, pour Jules Maison (guitare, voix) et ses acolytes, du disque qui mènera le groupe au statut, pas volé, de référence d’un genre. On a l’impression, en effet, d’entendre Wire, dans ce qu’il a de meilleur, qui croiserait le fer avec Johnny Mafia ou Jay Reatard. Cathedrale fait de l’écorché qui pulse, The bet teinte son post-punk de motifs subtils et le catapulte, dans le même temps, avec vigueur.
C’est le troisième opus de la clique, il sonne déjà comme on aime; vigoureux, clair dans son allant incoercible. Aquiel, standard post-punk galopant, fait à son tour la différence. Emballant, Houses are built the same ne se constitue pas uniquement, lui, de morceaux construits uniformément. Le titre nommé plus haut offre même un break psyché, repartant ensuite vers des terres post-punk où le groupe est à son aise. Right time, plus « pacifique », présente un Cathedrale plus pop, toujours alerte, pas moins concluant. Institutions, spontané, renvoie un jus à nouveau post-punk, un tantinet punk dans ses abords. On note, au passage, le (haut) niveau uniforme des réalisations, l’absence de temps mort. Shooté à la scène, où il a pu jusqu’alors côtoyer Thee Oh Sees, Frustration, Rendez-Vous, Uranium Club et bien d’autres bandes validées, Cathedrale brille aussi sur support.
On peut l’adjoindre aux groupes-phare du pays, la teneur de son effort le vaut largement. Open your eyes est indie, un peu lo-fi, il s’en dégage comme ailleurs sur le disque, une attitude punk bienvenue. En puisant dans les dérivés du rock, on parvient à un bel amalgame. Interlude, dispensable comme l’Intro qui lance l’album, nous permet de digérer une première moitié de grande valeur. Les 4 mecs franchissent un cran, Hidden museum tranche et va vite tout en s’habillant de sons aussi bourrus que mélodiques. De l’ardeur bien mise qui caractérise l’objet, on fait pour le coup un bel atout. Gold rush, deuxième des morceaux clippés par le clan, m’évoque clairement Parquet Courts. Au vu de l’excellence de la référence, vous l’aurez compris: la comparaison entérine la forme optimale affichée par les garçons sur ce Houses are built the same flamboyant et fulgurant. Dont les fulgurances justement, comme celle qui anime Taste good, le rapprochent de l’excellence. Howlin’ Banana Records pouvant de ce fait se targuer, le fait est devenu une habitude, d’une nouvelle sortie probante.
Celle-ci maintient, de plus, une force de frappe optimale (Reverence, plutôt…irrévérencieux). Shine the light trace lui aussi, verse dans l’excès rythmique, renverse tout avec panache. Le disque, fringant, se passe de toute forme de surplus dans l’étayage. Il demeure simple, abordable et immanquablement élevé; seul le son change, gagnant en clarté comme en lisibilité, ainsi qu’une direction musicale qui elle, parcourt un éventail un peu plus étendu qu’à l’habitude. On ne demandera pas notre du, c’est une belle petit claque que les jeunes gens du sud nous mettent avec leur grosse dizaine de ritournelles décisives. La dernière d’entre elles, Your man reptile, conviant riffs efficients, dynamique punk et jolies notes pop en décor pour une issue de tout premier ordre.