Chez Howlin’ Banana, comme chez Atypeek, Icy Cold ou Unknown Pleasures ou encore Manic Depression (je pourrais, si j’en avais le courage, ajouter bien d’autres noms de labels à la liste en cours), on défriche, on découvre et on partage. On est dans le vrai, on s’la pète pas, on avance à la passion et tant pis si le biffeton tarde à se profiler, c’est pas après ça qu’on court quand bien même, au bout du compte, il faut bouffer. Avec l’ep d’Avions, c’est du 90’s qu’on mange. On se le prend de plein fouet, fuzzy et rugueux, mélodique comme un Posies (The leper), et nous voilà encore comme des cons à se dire « Ah bah ouais… ». Des cons heureux, car friands de rock qui jute et pétarade en exhalant, comme à la parade, des airs pop qui sèment de la joie dans les foyers. Ce groupe de Lyon, trio constitué de Simon, Luc et Anthony et plébiscité par JC Satan (et bim!), n’en est d’ailleurs pas ses balbutiements. Déjà rodé, il dégage une fougue toute juvénile, son Big poppy te fait des câlins pour t’amener, sans préambule, dans un bain pop-rock noisy et joyeux. Y’a pas mieux, mes aïeux. I can dream all day quand je les entends, forts de leur vitamine mélodique et d’un rock qui nous ramène aux plus grandes heures d’une zik à guitares qui n’a jamais quitté ma platine. Trop bon, meilleur qu’un bonbon et plus goûtu qu’un morceau d’zan.
Il faut dire que All is well (c’est bien vrai les gars, votre EP le permet), à la suite de la chanson introductive, déboule lui aussi sans crier gare. Il ne s’y arrête d’ailleurs pas (à la gare), trop occupé à tracer sans se retourner. Oh, il se tempère tout de même, l’espace de 5 secondes. Il se fout de nous, c’est en fait pour mieux gicler à nouveau. L’allant du groupe en reversera plus d’un (et d’une, l’écoute des combos rock étant aussi une affaire de filles et tant mieux), c’est « sûr et certain », comme le disent ceux qui n’ont toujours pas acheté de guide du « Franssé correcte ».
Avec Much calmer, plus calme certes mais pas tant que ça, en fait non, les Avions continuent à fendre l’air, volant à toute berzingue. Bon, il y a tout de même un pilote et il contrôle, sûr de lui. Ils sont 3, que dis-je. Unis et possesseurs de mélopées salopées par leurs guitares et leur rythmique, ce qui ne les rend que plus belles encore. Ils se fendent d’embardées …rythmiques, d’ailleurs, qui arrivent à destination alors que l’auditeur, pris de court, hoche la tête avec vigueur.
Bon bon bon, un EP c’est court. Ca dure pas des heures, parfois même pas un quart d’heure. On laisse donc Be sincere (et eux le sont, ça s’entend « grave »), clairement plus pop sans les « salissures » dont Avions se fait le spécialiste, finir le délire. Il le fait superbement, ça me refile l’envie de ressortir mon Fountains of Wayne, tiens. Avions déboîte à tire d’ailes, il atterrit dans un fracas noisy et gagne avec son 5 for Nacho l’estime de tous, ou plutôt de ceux qui, en vrais addicts de bruits qui sonnent et détonnent, vivent et respirent rock.