Groupe basé à Munich et comprenant Leo: Vocals, Andreas: Guitar, Keyboard, Soundprogramming, Samples & Effects, Cosima: Synthie et Felix: Bass, Elvis de Sade évolue dans une sphère légèrement hybride où gothique, élans rêveurs impulsés par les synthés, zébrures cold ou post-punk et mélancolie tantôt lancinante, tantôt et plus souvent enlevée concourent à ce que le combo, qui signe avec Angelus Novus son premier EP, excelle. Il débute d’ailleurs avec Cheerings from the other side, dans lequel sons froids venus des machines et de la basse, guitares étincelantes et chants se répondant, l’un affirmé, l’autre plus distant et « nuptial », dévoilent une trame déjà attractive. Le ton est de plus vif, l’ambiance entre songerie et énergie, bien équilibrée. On réitère la performance avec Transformation, où les sons brillent à nouveau de leur éclat réfrigéré. Dans un halo brumeux alerte, Elvis de Sade convoque aussi de brefs motifs 80’s. Son velouté froid dans le chant, décisif, contribue entre autres atouts à le distinguer.
Il semblerait donc que ce premier produit, sorti chez Young and Cold Records, soit de taille. Sorrows vanish these nights, au mitan de l’EP, nous drape dans une douceur une fois de plus enlevée, céleste également, à la finesse bienvenue. On breake, une voix samplée arrive, elle étaye le rendu. La cadence s’emballe à nouveau, surlignée par un fond obscur. Les 3 hommes et la dame, cohérents, font bien les choses.
Avec Rusty phone, rythme une fois de plus vivace, sons dark, voix à l’alliance parfaite (l’un dominant, l’autre plus en retrait mais marquant dans ses interventions) enfantent un morceau post-punk/gothique racé. Le combo allemand est d’autant plus plaisant qu’il développe, sur ses probants débuts, sa propre tambouille musicale. Il a du mérite, en cette époque où le clonage prévaut sans toutefois empêcher de nombreuses bandes d’innover brillamment. Il nous faut les découvrir, elles nous sont précieuses. Angelus Novus l’est, par ses sons et climats. Pour le fait qu’il nous permet, au bout de l’écoute, une découverte qu’on retiendra.
Mirror reflection, dernière chanson de l’objet à la jolie pochette, obsède avec ses « Just a dream (ou dreamer, un défaut d’ouïe m’empêchant de complètement distinguer le terme) ». La basse le rend cold, ses élans nuageux plus 80’s. Sans posture définitivement tranchée puisque faisant appel à des genres différents bien imbriqués, mais fort d’une réelle identité, Elvis de Sade joue de plus sur les voix avec adresse. Le procédé renforce son labeur, lui donne du cachet. C’est par conséquent un EP plus que présentable qu’il nous lègue, scellant des débuts eux aussi prometteurs.