Split EP, chez l’excellent label Young and Cold Records, pour les Suisses d’El Deux et Frische Farbe. Les premiers y reprennent Herbergsvater de Joachim Witt, qui date de 1982, alors que les seconds proposent 2 classiques de leur cru, remastérisés car eux aussi « vieillots » (de par leur âge), dans les studios de Young and Cold Records. Usage de l’Allemand aidant, le rendu est plus que bon. El Deux décline d’abord Herbergsvater en 2 versions, Maxi et Radio. On y entend une EBM à guitares qui, couplée à une langue de Goethe gutturale et répétitive, s’avère entièrement addictive. C’est froid, 80’s, actuel de par le travail de « relifting » lié au morceau. Dommage, toutefois, qu’on ait finalement 2 formats, assez similaires, d’un seul et même morceau. On ne s’en plaindra cependant pas, le contenu nous amenant à le rejouer en nous trémoussant irrémédiablement.
C’est alors au tour de Frische Farbe, signataire, pour sa part, de 2 morceaux bénéficiant du même travail de réactualisation. Celui-ci est porteur, l’Allemand dans le chant est cette fois plus léger, tout aussi prenant, qui plus est féminin et doté de choeurs simples qui font leur effet. Oh oh…boys sert une électro dopée par des riffs secs, le chant masculin épars répond à celui de la fille et en assure le contrepoint. Voilà un premier standard d’antan qui, ainsi retravaillé, trouve une nouvelle jeunesse et nous ravit les écoutilles. Il va sans dire qu’avec la structure Young and Cold, on ne s’en prend pas à de tels trésors pour, au final, en livrer des versions creuses et sans relief.
C’est ensuite et endinFalsche Pläne, fort lui aussi de riffs acérés et de belles envolées de guitares, au trait, donc, plus clairement rock, qui fait monter le volume tout en concluant un split EP… concluant. Les claviers, en phase avec l’époque d’origine du track, assurant un étayage sobre mais à prendre en compte. Leurs petits motifs discrets, alliés aux guitares, accentuent l’impact de la chanson. L’établissement d’Augsburg, dans sa pléthore de sorties de choix ayant pour base une teinture cold et fréquemment 80’s, vient d’en assurer une, sa dernière en date, largement aussi notable que les précédentes.