Trio italien « goth/synth-wave » formé en 2014, Ash Code se compose d’ Alessandro Belluccio (Vocals, Drum machine), Claudia Nottebella (Synthesizer, Vocals), et Adriano Belluccio (Fender VI). Ensemble, ils ont déjà donné vie à plusieurs sorties studio, qualitatives. Avec ce Part Time Punks Session enregistré aux Comp-NY studios de Los Angeles par Ben Hussey à l’occasion de la première virée « US » du combo, à l’été 2019, ils nous gratifient d’un recueil cold solide, vivace, au bout duquel on trouve même un inédit de choix, nommé 1981. Celui-ci inclut des textures new-wave, il clarifie presque le discours, gris-noir, d’Ash Code. On l’estime donc, il génère par ailleurs un clip à voir mais avant lui, dix autres chansons « de derrière les fagots » auront fait « reluire », si on peut dire, les teintes goth de nos amis de la Grande Botte. Betrayed aura lancé les hostilités, synthés et basse en avant, chant froid en surplus. Le registre, en outre, est entraînant. C’est de plus sur un label suisse dédié à sa mouvance, SwissDarkNights, que sort l’opus. Empty room, ponctué par les machines, validant la bonne impression laissée par le disque et ces versions dansantes bien que sombres. Icy Cold, dopé par les guitares, serait-il un clin d’oeil à Icy Cold Records, structure française ayant sorti, par exemple, l’excellent « Oblivion » en décembre 2018? C’est, en tout cas, un énième titre convaincant.
On est très souvent, de surcroît, dans des rythmes secs et alertes, déclenchés par une boite à rythmes sans détours. Ca insuffle du pep’s, la féminité du chant, partagé avec un « bonhomme », est elle aussi d’un bon apport (Perspektive). On y recourt de plus à l’Allemand, langue souvent seyante quand, comme Ash Code, on fait dans le son froid. L’impact demeure lorsque, à l’instar de Disease, on délaisse la vitesse pour saccader le contenu, lui donner des atours plus lestes.
Posthuman, quoiqu’il en soit, renoue avec l’urgence. Les riffs rugissent, les gimmicks y attrapent l’oreille. Punk dans l’énergie, Ash Code séduit par son énergie, par ses chapes obscures et le rentre-dedans de son registre. Rivers amène à son tour une forme de clarté, relative. La basse y jette ses notes cold, Dry your eyes lui laisse d’ailleurs un place de choix qui fait pulser le morceau. Il n’y a pas de ratés dans l’oeuvre d’Ash Code, solidement ancrée. 1981 vient donc conclure, sons 80’s en décor, un Part Time Punks Session qui poussera l’auditeur à aller voir ce que vaut, sur les planches, le trio napolitain.
Dans le même temps, on ira écouter, ou réécouter, les fréquentes parutions du groupe (3 LP’s, tout de même et entre autres, au compteur), hébergées depuis les débuts par des labels eux aussi crédibles et clairement indépendants. Ca ne fait que renforcer la validité du groupe, loin de ne résumer qu’à un simple accoutrement destiné à « faire croire ».