The Mall est le projet, solo, de Mark Plant (St. Louis, Missouri). Zone est semble t-il son premier effort longue durée, après An answer paru lui en novembre 2019 et qui n’inclut qu’un titre. Sur l’opus décrit ici, on trouve, pèle-mêle, de la cold-wave et des sons de synthés simples à la…John Maus, que…An answer justement, placé en ouverture des 7 morceaux présentés, fait retentir. Le contenu est lo-fi, il s’agit d’ailleurs d’une cassette audio tirée à 100 exemplaires, dotée d’une jolie pochette mauve et noire et déjà épuisée. The Mall, sur ce support, se montrant le digne représentant de l’entité DIY en même temps qu’il entérine son savoir-faire cold. Sons insistants, voix assurée bien que distante dans le mix, climat froid et rythme marqué tempéré par des claviers doux qui ensuite dérapent quelque peu (Birthright); Plant a des atouts et le démontre sans faillir sur ce format certes court, mais à aucun moment défaillant .
Habit, porté par ces mêmes sonorités bien pensées et sans surcharge, présente des atours aériens alertes. Minimal, The Mall trouvera des adeptes, avec Zone, qui sans nul doute s’inscrivent dans la catégorie des initiés. Son « hi-fi punk », comme décrit sur son Bandcamp, est en effet à réserver à ceux qui, curieux et ouverts, n’optent pas pour la soupe mainstream aseptisée.
Turing machine sert un synth-punk vif, les machines assurent une fois de plus le contrepoint d’un chant qui déblatère. Behind heat prend un virage psyché bruitiste, l’éponyme Zone s’aventure ensuite dans des terres célestes psychotropes. Loin d’être uniforme, Zone parcourt un spectre étendu sans, cependant, perdre en pertinence. C’est Function, appuyé, qui met un terme à la brève et fiable incartade sonique de The Mall, probante. En parfait essai « minimal synth-punk », il montre la voie à suivre, et couronne un album des plus vrais, signé par un artiste lui aussi sans fard ni quelconque artifice.