Bordelais, Videodrome fait dans le post-punk. Le « dance punk », même, selon les Inrocks. Soit. Ils sortent surtout, sur 3 structures indé de chez indé, cet excellent LIVE FAST! DIE LIKE DAVID CARRADINE. This is not love (this is a hijack), ne vous y trompez pas; c’est de l’enlevé, pas le temps d’aller voir si la rose….
Basse qui ponctue le bazar, synthés fiévreux, voix en phase avec le genre, ferveur en bandoulière; Videodrome a déjà, sur ce début très en vue, les armes pour nous faire plier. Il accélère, affirmant et d’une ses aptitudes à rentrer dans le lard de tout un chacun, et de deux son aisance à plier du standard post-punk sans faiblesse. Il braille allègrement, opte à nouveau pour une exécution vivace (Lowlife, dont je ne peux que vous conseiller de « mater » le clip tout frais). J’aime, beaucoup. Ca m’évoque vaguement et entre autre Rendez-Vous, ça accrédite en plus de ça le constat selon lequel la scène bordelaise ne manque pas de talents. Ici, il y en a dans les moindres recoins. L.O.S.E.R, joué par des vainqueurs, sonne lui aussi comme un brûlot synth-punk bien difficile à endiguer.
Setback, moins trépidant, procure à son tour un vif plaisir. Voilà le genre d’album qui n’inclut que de franches réussites. De nappes synthétiques alertes ou brumeuses en offensives qui dégoupillent, Videodrome s’en sort avec les honneurs. Sur ce titre, son apparente « tranquillité » se mue d’ailleurs en un bourre-pif de fin absolument délectable. Jamais complètement posé, le combo aquitain signe un disque qui pourrait faire date, et générer de belles dates, après un premier jet datant d’octobre 2016 et lui aussi abouti.
Avec #Pieces of Shit, on est comme annoncé par le mensuel dans le dance-punk. On opte, derechef, pour du jamais figé. A tout moment, le tempo peut s’emballer et continuellement, le rendu nous emporte. A l’image de Here comes the new flesh, fonceur et intense. J’entends parfois Wire, aussi, dans ce que fait Videodrome. Rageur et inspiré, il honore son créneau de prédilection. Video store, claviers en vague à l’appui, confirme les (très) bonnes dispositions entrevues dès les premiers instants de l’opus. Sans guitare, ce qui ne le met jamais dans le dur, le groupe façonne son registre avec un brio à la Patrice Rio (c’était pour la rime, stérile et -quoique- inutile). Cool kids cop killers, remonté, sera repris lors des moments d’insoumission, de rage contre un système qui fait grincer les dents. C’est du tout bon, préparé par des artisans n’ayant rien à voir avec le monde du billet vert. Si billet il y a, ce n’est que celui qu’on s’offrira pour aller les voir live. Pour pas cher et pour, à l’arrivée, prendre cher.
Dans l’attente, il y a donc ce LIVE FAST! DIE LIKE DAVID CARRADINE assez bluffant. Il tire une nouvelle rafale, nommée No infection. Rage punk, ritournelles de machines et cadence frappée font le boulot, jamais prises en défaut. Malajusted, dernier assaut nourri de l’ouvrage des 3 acolytes, ne ménage lui non plus personne. Punk dans le ton, il breake brièvement, puis repart dans son discours opposant. Videodrome, soit Dorian Gardener (Drum), Kevin ‘Champi’ Larriveau (Synths) et Arthur Über Alles (Bass/Vocal) nous fait don d’un effort inattaquable, agité et de haute volée. A écouter fort et souvent, en supporter acharné des clans méritants de par chez nous.