Trio de Minneapolis, formé en 2016 et rodé au live où il fait son effet, New Primals unit Sam Frederick (voix, guitare), Ali Terveen (basse), et Lars Oslund (batterie). Horse girl energy est la premier album du clan, c’est un manifeste noise bien furibard et d’emblée, après une amorce qui ne laisse pourtant rien présager de dingue, où alors de façon viciée, Blood and water suit un noise-blues dont la montée en puissance sombre dans la folie vocale et le chaos instrumental. A la fois direct et saccadé, le morceau inaugural marque son monde et donne une idée déjà précise de ce à quoi New Primals, sauvage, peut s’adonner. A beast with two backs, rien que par son titre, confirmant sans attendre l’option « wild » bien assénée des Américains. « This record is gonna slap », prétend le label. Il n’a pas tort; en équipée compacte, le groupe braille et joue fort, y trouvant un certain avantage. Il sait aussi se nuancer, faire respirer son disque qui, pour un coup d’essai, en éprouvera positivement plus d’un.
Il faut dire qu’avec un Wax poets, l’énergie punky de ceux-là fait un peu tout valser sur son passage. On n’est pas là pour compter fleurette, l’heure n’est pas aux déclarations. On urge, on passe la surmultipliée (Coma fiend) et après ça chacun s’en repart avec sa dose, administrée sans complaisance. Et renforcée dans ses conséquences par Wraith, qui au mitan de l’opus lance un assaut bourru, minimal et qui fait mal.
Très bon, donc, dans sa noise remontée, New Primals prend le temps de panser les plaies, joliment, avec l’éponyme Horse girl energy. Bluesy, vocalement mélodieuse, c’est une belle finesse qui nous est ici livrée. Ca casse judicieusement la dynamique percutante du clan, mais ce dernier y replonge avec délices quand se fait entendre Modern lover. Qu’il trace droit devant lui ou fasse le choix d’un tempo lourd, le groupe fait mouche. Il allie pour le coup les 2 avec maestria, seul comptant au final l’impact du rendu. De ce point de vue c’est réussi, personne ne ressortira indemne de la série de beignes imposée. Soft bullet, qu’y disent. Tu parles, c’est plutôt de la grosse roquette, tirée à bout portant. Tout est de plus, sur Horse girl energy, bref et sans creux.
Puisqu’on on est dans le brut, et qu’on s’y plaît, autant y rester. Break/fall/rot le permet, ses guitares volubiles y crachent leur fiel. On a là, entre les mains, une trouvaille pas faite pour les bisounours. Ses humeurs varient, elles engendrent des hausses rythmiques cinglées et surtout, un premier jet hautement recommandable. Les débuts sont probants, Tightrope finit le boulot avec la même puissance, ce même côté cru adroitement conçu. On a, aussi, de la fantaisie sonore semblable à ce que peuvent « nos » Singe Blanc « from Metz ». Tout pour nous faire rendre les armes, à l’arrivée, devant les arguments sans failles de ces 3 agitateurs forcément bienvenus au sein de la caste rock inflexible dont nous sommes.