Groupe italien, Zabrisky arrive avec ce disque éponyme à son 4ème album. Il y instaure, surprise, l’usage de sa langue natale. Si la nouveauté étonne de prime abord, elle a le mérite d’insuffler du « chantant » lié à la dite langue et la pop-rock souvent rythmée du quatuor se montre, assez régulièrement, bien troussée. Le rendu est de plus bref, il sonne de façon récurrente comme une pop 90’s mélodieuse. Big Joe, en pôle position, capte l’attention. Sa fraîcheur mélodique est un atout, de même que son indéniable allant. A côté de ça, il sera vain d’en attendre toute forme d’innovation. Le créneau est pop, rock, et s’en tient à ces 2 directions tangibles. Freccia del sud valide mes dires, porté par une pop griffue bien qu’avenante. On entendrait presque, derrière ces abords, une brise noisy. Celle-ci reste mesurée, dommage. On l’aurait appréciée; le mélodique c’est bien, ça séduit. Mais à outrance, ça peut faire fuir.
Nuovi cieli, bourru, entérine tout à la fois la bonne teneur du lot, ses penchants vitaminés, mais aussi sa relative prudence. Pop & slot renvoie lui une luxuriance 90’s réjouissante, on croirait par instants entendre les Lemonheads d’Evan Dando. Ca griffe gentiment, sans que je parvienne à me détacher de ce sentiment mitigé, d’une impression de presque trop poli dans le son. Et pourtant, c’est plutôt bon à l’écoute.
Settembre, à l’amorce du second volet de l’opus, traverse des eaux plus nuancées, retenues. L’orage guette mais ne survient pas. Carbona s’annonce rock’n’roll; il l’est, on s’en frotte les mains, mais pas dans la « furiosité ». Moins offensif que prévu en son début, il suinte des notes blues et riffe ardemment. C’est un peu le coup de boutoir de l’album, qui dynamite quelque peu un ensemble tendant jusqu’alors à « ronronner » de manière trop marquée. Cuori uguali suit dans la même veine, rock sans que cela soit contestable, avec ce qu’il faut de mélopées pour imposer le titre. Honnête comme le reste, un brin timoré aussi car on sent que le groupe, quand il durcit le ton, peut -et devrait à mon sens- pousser la démarche plus loin encore.
On en est alors à la fin, qui tient en un Divorzio a colori…pop. Plaisant, à la frontière de l’avenant et du plus prononcé. Il conclut, sans dénoter, un ensemble certes bien joué mais trop « joli », trop classique, que j’aurais aimé -ce qui n’engage que moi- voir déraper bien plus franchement vers des terres rock orageuses où Marco Baga et les siens ont, c’est une évidence, toute leur légitimité.