Suite à son excellent « Interiors » (novembre 2019), chroniqué dans ce webzine, la paire Lemien Dacoq/Smaseph Jolley se prête au jeu de l’interview…
1) Tout d’abord, à quoi est du ce changement de nom ? J’ai pour ma part tout de suite pensé à une « mathisation » de votre registre…
C’est marrant que tu dises cela car c’est exactement l’inverse que l’on a essayé de faire hahah ! Pour être honnête, on a été complexé de cette étiquette math-rock. Au début, je crois qu’on a essayé de brouiller les pistes quand on a composé Interiors puis finalement on a traité la chose sous un autre angle : on a assumé pleinement notre identité musicale et on a utilisé ce « vocabulaire » pour tenter de proposer quelque chose de nouveau par rapport à ce qu’on avait fait avant, et aussi pour développer plus précisément une sorte d’intrigue dans l’album.
2) Sous ce nom vous avez sorti Interiors le 15 novembre dernier ; quels sont les différences par rapport à ce que vous avez pu faire sous l’ère « Quadrupède » ?
La noirceur est l’un des éléments clés qu’on voulait développer dans Interiors et qui, je pense, « clashe » bien avec le côté très coloré de T O G O B A N. La formule sinon reste la même, à ceci près qu’en live nous sommes de plus en plus connectés avec Joseph au sens propre et au sens figuré 😉
3) Vous oeuvrez à la base en duo, comment fonctionnez-vous ? La dite formule est-elle exclusive, gomme t-elle l’idée de collaboration ?
Nous composons à la maison, à distance, même si on habite à moins d’1km l’un de l’autre! Cela nous convient bien depuis le début, ça permet de pouvoir développer les morceaux en détails et faire cela en toute concentration et concertation. Cela prend du temps, mais ce n’est pas un souci pour nous.
Ensuite, on se retrouve toutes les semaines pour répéter les anciens morceaux et pour essayer de jouer ce qu’on compose. Cela donne souvent de belles surprises. D’ailleurs c’est l’un des éléments qui est nouveau dans Interiors, les phases de composition et celles d’interprétation ont bien été décorrelées, j’ai beaucoup aimé cet aspect.
4) Pour en revenir à l’EP, que représente t-il pour vous ? Comment l’avez-vous conçu et que vous inspire le rendu ?
On a essayé de composer 2 ou 3 morceaux avant ceux d’Interiors. Pendant 1 an ou 2. Le résultat ne nous convenait pas, ne nous stimulait pas. Puis on a trouvé un nouvel angle de travail et d’inspiration avec les morceaux d’Interiors. On préfère laisser chacun se faire sa propre idée sur l’univers et l’intrigue proposés dans Interiors.;-)
En tout cas, c’est Matt Calvert qui a bossé sur le mix, il a fait un excellent travail; nous avions une idée très précise de ce que nous voulions et il a su respecter cela et donner un superbe rendu, meilleur que celui qu’on espérait !
5) Hébergés par Santé Records, que j’imagine indé à souhait, que vous apporte cette structure ?
Santé Records, gérés par Botine et Apollo Noir, ont su en quelque sorte s’approprier Interiors à un moment où nous avions besoin de le laisser voler de ses propres ailes. C’est leur première sortie et on est très heureux de faire cela avec eux !
6) Vous avez récemment eu les honneurs de Libération,c’est Libérateur ?:)
Hahah. Libérateur, non, mais ça donne beaucoup de joie, c’est une belle reconnaissance après tout ce temps passé à peaufiner cet album !
7) Il semblerait d’ailleurs que vous accordiez une certaine importance aux retours critiques, en quoi cela compte t-il pour vous ?
C’est vrai qu’on suit ça de près, ça réchauffe le coeur souvent ! Et puis, quand les retours sont bons c’est une récompense partagée avec toutes les personnes qui ont travaillé sur l’album, et finalement il y en a beaucoup !
8) Affairés à travailler vos propres « terres soniques », où en êtes vous de cette investigation ? Vous reste t-il, selon vous, du chemin à parcourir pour trouver, de façon définitive, votre identité ?
On trouve toujours de nouvelles conneries à inventer pour créer de nouveaux morceaux ! J’ai l’impression que c’est un chemin sans fin ! Du coup, je ne pense pas que notre identité musicale puisse un jour être « figée ».