Néo-Zélandais, Kaosis confronte métal, dubstep (Who’s your daddy?), punk et indus sur ce Hitech lowlife étourdissant, qui constitue son premier album. Dino Cazares, de Fear Factory, y va de son featuring (un Hitech lowlife éponyme déjà surpuissant, entre indus et lestage électro-dubstep), il est rare que la tenson baisse et le disque obligera son auditoire à des écoutes en nombre, afin de l’ingurgiter comme il se doit. Passé une intro inutile, ça part dans tous les sens et le tir est nourri; Dame Musique n’y retrouvera pas ses rejetons. Le possesseur de l’album, dans un premier temps, non plus. Bullet hole, vocaux hip-hop à l’appui, perchés sur des riffs maousse, abat les résistants. Quelques incrustes mélodiques, ça et là, aèrent ce disque pour le moins dense, qui appellera à une danse très dense. A l’image de Dubstep punk, dont le simple intitulé donne une idée précise de son contenu.
Kaosis, furieux, ose le malaxage et réussit fréquemment dans son entreprise. Il tourne de plus sans relâche (tournée dans leur pays après une virée au Japon et en Australie, et prochainement ils investiront les Etats-Unis puis l’Europe, le tout à base de shows avec danseuses choristes et pyrotechnie si possible). Zombie, compact et riffeur, hurle à son tour et ne fait que peu de détours. Indus, il lance un pavé de plus dans la mare de la bienséance sonore.
Light it up mthrfckr déverse sa haine, la fusion de Kaosis passe aussi par la sincérité d’un propos sans fard. C’est un peu le haka sonique, batailleur et sans concessions, que le combo prône ici. Sa puissance, son inspiration aussi, lui font gagner du crédit. Glitchin’…glitche, Battleground me fait penser à Senser avec son fabuleux Stacked u et pour le coup, le champ de bataille annoncé couronne Kaosis. En concert, ma bonne dame, ça vous ferait rende l’âme. Mais on ne capitule pas, le disque vaut le détour une fois dompté. Throw em up n’est pas plus amical, mais il séduit par le truchement de son rap intense et alerte. Comme si Cypress Hill croisait le fer avec Killing Joke, me dis-je quand retentissent les dernières notes.
Pénétrant mais jamais bêtement frontal, Hitech lowlife lorgne du côté du black métal, vocalement, sur End of fear. Lourd et pourtant aérien, le dit morceau met fin à l’album, frontal et pas banal, pensé et décomplexé. Il reste tout de même, en bonus, un Hitech lowlife dubstep où plane l’ombre d’un Prodigy. Ce dernier tir fait lui aussi des ravages et Kaosis, belle trouvaille qui plus est exotique vu sa provenance, se révèle avec force à nos écoutilles, encore secouées par son barouf irrévérencieux.