Groupe tourangeau -c’est déjà de bon augure, remember Portobello Bones et Rubin Steiner, par exemple-, Stuffed Foxes joue un rock psyché teinté de shoegaze qu’il décline avec justesse sur ce Vacancy, EP 5 titres sur lequel il précise son propos suite à la sortie, un an avant, de Float in the Moonsick Club qui incluait lui 9 morceaux. Sans plus tarder, on est invité à s’immerger dans une envolée psyché-sonique à la fois intense, noisy et mélodieuse, qui démontre que Stuffed Foxes sait faire (Common maze model). Les Black Angels ne sont pas loin, le début est en tout cas prometteur. Glissements sonores fréquents, lyrisme fiévreux et voix à l’avenant, incantatoire, s’unissent dans la cohérence. As she plays, fin, suit sur une note plus aérée, d’obédience toutefois psyché également. Le combo d’Indre et Loire étend sa portée, la méthode amenant évidemment un plus à son labeur.
Ca ne l’empêche pas, en clan prédisposé aux écarts noisy, d’en truffer l’essai. Il le fait bien, et met la rage et l’intensité qui font la différence dans un début d’EP sans chute. Il parvient en outre à intéresser sur des durées étirées, sans inciter à l’abandon.
Avec Did we grow up to feel, on retrouve une envolée pop estampillée 90’s, piquante et alerte, qui corrobore les qualités de la clique. Stuffed Foxes n’est pas uniquement psyché, il passe aussi par le rock pur et dur, offre des mélopées pop et fuzze comme on aime l’entendre. Il ne faillit décidément pas. Le plaisir est réel, à l’écoute, et la découverte estimable. Il y a de plus dans le registre ce je ne sais quoi de léger, mais dans un flux soutenu, qui rend le tout encore meilleur. No vacancy parait être de nature à dévoiler une équipe douée, à suivre à l’avenir avec attention. Elle prendra d’ailleurs part aux Auditions régionales des Inouïs du Printemps de Bourges, le 10 janvier 2020, au Temps Machine de Joué les Tours. Sans qualifier la chose d’Inouïe, on sait qu’elle n’est pas usurpée.
Avec Horses, mélodie exaltée et emportements incrustés dans des plans doucereux génèrent une fois de plus une issue qualitative. Parfois progressifs sans le démonstratif qui peut en faire partie, les morceaux sont aboutis. On finira sur l’éponyme No vacancy, après les vagues de fin appuyées de Horses, suivant un ton leste et plutôt bourru en son début, avant qu’il se fasse plus « clair », ceci de façon momentanée. Le chant, toujours proche de celui des Anges Noirs, accentuant les penchants batailleurs de l’EP. Stuffed Foxes vient de nous transmettre un disque à prendre en compte, dans l’attente de la suite et dans l’optique d’un devenir qu’on lui souhaite brillant et sonique.