Projet initié par Matthieu Simsolo Bonnécuelle, toulousain dont le site nous apprend qu’il est pluriel dans ses activités (BMX, graphisme, vidéos & performances) mais seul ici, Parking Dance a déjà sorti, depuis septembre 2017, plusieurs disques. Il vient à ma connaissance par ce What more? où grunge à la Jessica 93 (en aussi qualitatif et pas moins solo) et shoegaze sonore/aérien (Luvboy) cohabitent pour un résultat qui nous refilera l’envie de danser sur un parking. Souterrain de préférence car la posture du sudiste, à l’évidence, tourne le dos au mainstream. On ne l’en blâmera pas, loin s’en faut. Cold, il joue des guitares vrillées, son Rejected introductif attaque bille en tête et sert, toute froide, une cold-wave que les plus grands auraient estimée. On use là de sons sales, on nappe de façon aérienne, on fait le choix du minimalisme pour tendre un piège, celui de l’attraction underground, à l’auditeur qui, s’il est initié et désireux de s’investir, tombera volontiers dans le panneau. Celui qui mène au Parking et déclenche la Dance.
Surprise, qui en est une bonne, appuie sur la pédale shoegaze et convoque des vocaux gris. Tiny moons, que des notes claires mettent en lumière, plaira tout autant. A37Bye, grungy et dirty, renvoie cette même saveur des bas-fonds, ces relents de rock mal poli et malpoli. Seul avec ses outils, Parking Dance fait mieux que certains « en bande » avec tout un arsenal. Son Wannabe aux légères touches électro vire vite à la trouée cold-shoegaze, orné de guitares aussi belles que piquantes.
Il nous convainc, le bougre. Shades met lui aussi une pincée de finesse dans la grisaille, fait usage de basses qui elles aussi feront bouger les bassins jusqu’à la Dance. On soulignera d’ailleurs la pluie (c’est de circonstance) de bonnes idées émises par l’artiste sur l’effort que mes lignes évoquent. Overnoon dégage même des scories psyché, saccadées puis brumeuses, sur fond de vocaux off. Parking Dance ne fait pas dans le linéaire; au gré de ses envies, il étend son spectre musical sans s’y égarer. Sober cinema m’évoque The Cure (les guitares, l’atmosphère), la voix y erre avec douceur; une douceur malsaine, soulignée par un fond au mitan du beau et de l’acidulé.
Tiens, Our right fait ensuite dans le dépaysant en son début, sous l’effet de percus qui emmènent leur monde. Preuve que l’album, s’il pose des bases décelables, ne se restreint pas. Bonécuelle y chante même, parfois, avec des intonations pop presque joyeuses. C’est le cas ici, on prend car quoiqu’il fasse et quel que soit le ton adopté, le résultat est valable. Listen, pour finir, couplera bruits électro, sons subtils et entêtants avant de faire dans le shoegaze ici dreamy, à d’autres endroits plus crade, entre traits de lumière et recoins crépusculaires. Avec pour effet de générer un opus de belle facture, à l’issue duquel on ira écouter les autres travaux de Parking Dance. Eux aussi valant leur pesant d’attention, et révélant un homme encore jeune aux aptitudes diverses.