Je fus tout d’abord attiré par la pochette, puis par le label, dans un magasin dont je tairai le nom et où, souvent vainement, je fouine en quête de son « autre ». Je suis donc passé à l’écoute et là, la satisfaction m’a envahi. Moi, l’aficionado de son sombre, post-punk, cold, de synth-punk et pas uniquement. Automatic, c’est le nom de ce trio de Los Angeles incluant Lola Dompé, fille du batteur de Bauhaus (Kevin Askins), et se passant de guitare, la basse étant toutefois jouée via un ampli guitare. Il signe Signal et pour le coup, tous les…signaux sont au vert. Minimal et efficace, Automatic flirte avec la folie synthétique des B 52’s (l’éponyme…Signal), Too much money suinte une urgence, en amorce, qu’on estimera. Post-punk, chants en contrepoint, spirales de claviers prenantes, batterie pas plus « chargée »; Automatic, appelé ainsi d’après une chanson des Go Go’s, « le seul groupe entièrement féminin à avoir atteint la première place des charts en jouant et composant tout », groove dans la grisaille.
Calling it, comme d’autres morceaux, fait revivre de façon méritoire la fin des 70’s. On n’en prendra sûrement pas…ombrage. Tiens, Suicide in Texas livre des sons qui convoquent Rev et Vega, dans une agitation électro-cold à la voix charmeuse. I love you, fine obsède avec sa basse, les sonorités s’y montrent plaisantes et même mieux que ça. Il existe, derrière tout ça, un léger bordurage shoegaze.
Avec Highway c’est Kraftwerk, en version kraut-synth, qui pointe le bout de ses touches. Mécanique et entraînante, la zik d’Automatic appelle à la danse (le Signal nommé plus haut, ponctué par la basse de Halle Gaines tandis que Izzy Glaudini, aux chant et claviers, amène elle aussi sa touche. Humanoid fait clairement baisser le tempo, privilégiant un climat lent, doux-amer. Tout ça me fait penser à Kim Ki O, duo de Turques vu à la GAM de Creil il y a quelques années déjà. Damage, du même format bref que le reste, n’est pas en…reste. Les machines s’y envolent froidement, le chant y est léger et soutenu. Automatic parvient, fréquemment, à nous attirer dans ses recoins pluvieux, bien conçus et exempts de détails futiles. Electrocution, mid-tempo entre mélodie light et incrustes cold, passe comme une lettre à la poste (quand elle fait le boulot).
La fin approche, on en profite pour prendre une bonne gorgée de Champagne, basse dansante et sons fuzz à l’appui. En optant pour le « moins » en termes d’éléments, Automatic signe un bon, un très bon disque même. Et c’est Strange conversations, plutôt lancinant, qui vient mettre fin à l’affaire, bien menée. Découverte louable, sans temps faibles, que ce Signal de plus assez court pour nous faire adhérer continuellement.