Déjà honoré dans ce « zine », pour la première partie de ce Infancy qu’il a décidé de sortir en 2 volets, le duo écossais The Ninth Wave nous gratifie donc de la 2ème part de l’opus en question, nettement plus riche en morceaux et tout aussi concluante.
On y trouve en effet une bordée de titres à la pop-rock enfiévrée, This broken design lançant idéalement les hostilités. Mélodique mais enflammé, un brin cold, il trouve la cible. Il sera suivi en cela par la presque intégralité d’Infancy, qui séduit également lorsque son élément féminin, Amelia Kidd (un Used to be yours à la pop vive et gentiment sombre, aux choeurs avenants aussi). C’est de plus, cette fois, sur la longueur d’un album entier qu’elle et lui plairont. Adeptes du DIY, ce qui les honore évidemment (ils ont par exemple créé une scène improvisée avec des palettes usagée sous un pont de voie ferrée), ils dégagent de plus une énergie qui flirte avec le gothique (Half pure). Il est rare, sur Infancy, que l’intérêt retombe. Poppy mais alerte, convoquant 2 chants qui se marient sans heurts, All the things we do confirme. Il y a de plus l’allant nécessaire à ce qu’on évite l’ennui, des plans enlevés se font régulièrement entendre. Les mélodies brillent sans faire dans le mièvre. On use de façon parcimonieuse d’éléments électro discrets. A wave goodbye to the people who said I’d win convoque des claviers new-wave et The Ninth Wave déferle sans qu’on cherche à le repousser.
First encounters réinstaure cette même fièvre aux mélopées belles et porteuses. Human behaviour est un peu plus « grandiloquent », mais ne porte guère atteinte au tout. Il est de plus suivi d’un Imitation rock à souhait, qui remet le groupe sur une portée galopante. Sometimes the silence is sweeter baisse un peu la garde (quoique…), mais la paire a de toute façon planté son étendard, imprimé sa marque, sur son album. On pourrait toutefois craindre la baisse de régime, celle-ci se produisant malheureusement sur un nombre trop conséquents de sorties. Everything that you have left et ses élans pop nous rassure vite.
Enfin, Unspoken livre un mid-tempo acidulé de bon aloi. On sent à chaque titre, ou presque, une griffe, un savoir-faire qui ne se situe pas vraiment, quelque part entre pop, rock, post-punk et gothique épars. Les 2 de Glasgow sont à suivre, ce Infancy généreux l’atteste. Flower into wounds, plutôt rock et offensif, nous en ressert une lampée, la dernière. C’est une évidence, le groupe possède son approche, trousse des titres dont aucun ne se montre ne serait-ce que moyen, et frappe ici assez fort pour qu’à l’avenir, on le place à un échelon de choix.