Groupe italien d’indie-rock, The Junction avait déjà eu l’honneur d’un article ici, pour son Let me out! datant de 2012 si je ne m’abuse. Sa discographie prend de l’ampleur, et un surcroît de « tenue », avec ce Dive taillé dans un rock nerveux, aux dérapages fréquents (Far away). L’énergie y déborde, les riffs tronçonnent et d’emblée, Die alright impose son flux rock d’obédience punk dans sa force de frappe, un brin post-punk aussi, bouillonnant. Marco Simioni (chant-guitare) et ses complices ne rejettent pas la mélodie; présente, elle souligne l’impact de The Junction, constant ou presque. C’est le cas sur l’éponyme Dive, poppy mais vigoureux. Au sein du carcan indie-rock, The Junction opte pour des formats percutants mais jamais immuables. Il affiche tout à la fois cohérence et qualité. Try something new, qui déboule sans crier gare, fera penser à At the Drive In.
Bien disposé donc, le trio ne signe que des morceaux de choix. Crazy en est un, guitares mordantes à l’appui. Les gars de Padova ne révolutionneront pas le rock, mais leur Dive honorera le créneau de façon sûre. On l’écoute, en tout cas, sans rechigner.
Les titres sont de plus assez courts, leurs durées réduites permet de conserver de l’impact. The twang sonne et cogne, il est rare que que les vagues incoercibles de The Junction s’assagissent. Bombay movie aborde pourtant des terrains plus posés; ses atours pop bourrus en font l’attrait. Puis on réinvestit un rock furieux avec Niki louder, garage, post-punk, qui à l’image de ce que fait le groupe outrepasse la moyenne requise. Dive est d’ailleurs un disque qui s’écoutera d’un jet, sans forcément mettre en avant telle ou telle chanson. Un ensemble, par conséquent, pertinent et de bonne teneur. Où des guitares cristallines, de temps à autres, s’invitent aux festivités.
On les entend sur Lost in the middle east, couplées à un rythme aussi dansant qu’impétueux. Love tient bon la barre, un tantinet pop à l’image de quelques autres essais. Mais pop dans le tourment, dans un cadre vivace. Les courants musicaux sont bien amalgamés, la fiabilité de l’album certaine. C’est The widow, fait d’un post-punk/rock juteux/mélodieux, tendu, qui termine le disque. Un effort continûment bon, sans baisse de régime, qui distinguera ses auteurs et nous procurera notre dose de plaisir auditif.