Girl in red est le projet de Marie Ulven, Norvégienne issue de la vile d’Horten et pratiquant la musique seule dans sa chambre, entre 2018 et début 2019. L’idée de produire celle-ci lui étant venue, le succès déboule et cet EP nommé Chapter 2, le second donc, arrive à point nommé pour entériner la valeur de cette demoiselle vraie, aussi rude dans le son qu’émouvante dans le ton, qui nous trousse là un superbe opus entre indie, lo-fi et folk-rock à la Liz Phair (Dead girl in the pool, superbe). Nous noterons au passage que les 2 ep’s d’Ulven sont réunis sur un vinyle, « Beginnings« , sorti lui aussi le 6 septembre dernier.
Revenons donc à l’objet qui nous intéresse, lequel débute sur un Watch you sleep bien lo-fi, aux mélodies qui embaument mais se voient prises dans un rythme vif. C’est frais, vivifiant, c’est aussi sincère et caressant. Girl in red narre ses épreuves, son chemin de vie, et se montre étincelante. I need to be alone, un brin dreamy, la renforce dans l’effet produit. Moins « piquant » que le titre d’ouverture, il séduit par sa simplicité et ses ritournelles attachantes.
Suit le Dead girl in the pool nommé plus haut, bel exercice à la vêture folk qui prend après ça des couleurs plus pop. Le chant plaira lui aussi, un poil mutin. Toutes les conditions sont réunies, il est vrai et c’est audible, pour faire de Girl in Red une « grande » du circuit rock. Elle touche de par les sujets abordés, le ciment sonore est de qualité, bien positionné entre virages mordants et temps d’apaisement. I’ll die ayway est lui merveilleux, c’est à mon sens le sommet de l’oeuvre proposée. Suivant un sucré-salé à la The Pains of Being Pure at Heart, il fait chantonner, opiner du chef, et sourire de félicité. On se reconnaîtra dans les thèmes abordés, personnels.
L’EP est cependant court; Bad idea!!, qui est loin d’en être une, vient fermer la page. Campé sur un rythme rapide, fait d’un rock impétueux mais doté de mélopées estimables, de breaks qui laissent après eux la machine repartir plein pot, c’est l’excellente terminaison d’un 5 titres dont l’écoute me pousse à me procurer, sans traîner, le support où apparaissent, regroupés, les 2 formats de la Scandinave. A suivre de près, cette dernière promet et signe des débuts de haute volée.
Photo Julie Pike